lundi 12 juillet 2010

Pour une presse libre et indépendante !

C'est en juillet 1881, le 29, qu'est votée une des premières lois relatives à la liberté de la presse.
En France, l'expression est un droit et une liberté dont chacun peut disposer. Même si certaines restrictions existent (propos racistes ...), la parole est normalement libre, notamment en comparaison avec d'autres pays (Chine, Cuba, Corée du Nord ...).
En revanche, les médias français, et en particulier la presse écrite, sont plutôt respectueux et tendres, voire frileux. Cela contraste grandement avec les tabloïds anglais et américains qui ont mis en exergue de nombreux scandales (politico-financiers, économiques ...), qui ont parfois conduit à des démissions de responsables et dirigeants en tout genre.
 
Mais revenons sur le territoire national. En ce moment, l'affaire Woerth-Bettencourt est au coeur du débat, avec l'apparition de nouvelles informations chaque jour. Bien que la presse traditionnelle reste peu vindicative, le net, avec par exemple le site Mediapart ou les articles de très nombreux blogueurs, est à l'origine de la plupart des attaques visant l'actuel ministre du travail mais aussi le président de la République.
 
En réaction, la garde sarkozyste s'est attaquée à la presse. Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a critiqué des "méthodes fascistes". Nadine Morano, secrétaire d'État chargée de la Famille et de la Solidarité, a dénoncé les "fascisto-trotskistes" de la presse. Enfin, Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie, a comparé la presse française à une "certaine presse des années 30".
Que de jolis mots et de belles formules donc afin d'assimiler les journalistes à des extrémistes dont le seul but est de répandre la rumeur.
 
Après s'en être allégrement servi, entre autres durant la campagne présidentielle, Sarkozy et sa clique cherchent maintenant à museler la presse. Néanmoins, si les critiques des journalistes étaient adressées à l'opposition, il ne fait nul doute que le pouvoir en place n'aurait pipé mot. En somme, c'est : soutiens-moi ou tais-toi.
 
De telles attaques sont évidemment inacceptables tant elles s'opposent aux valeurs de notre pays. Comment peut-on reprocher aux journalistes de faire leur travail ? Je crois, au contraire, qu'il faut se féliciter de cela.
Aujourd'hui, la presse connaît des difficultés en lien notamment avec leur modèle économique. Pour autant, l'aspect financier ne doit pas interférer dans la ligne éditoriale.
 
Je crois qu'une réforme de la presse doit intervenir afin de garantir sa pérennité et son indépendance. Il me semble particulièrement nécessaire de limiter les connivences entre les médias et le pouvoir politique. De même, il n'est pas forcément sain que des entreprises industrielles ou commerciales contrôlent, même de manière indirecte, un journal comme c'est le cas pour le Figaro avec le groupe Dassault.
 
Espérons donc que la presse française continuera son travail d'enquête et d'investigation. C'est en révélant au grand jour les travers du pouvoir qu'une société en ressort grandie. Bien que les médias traditionnels gardent une certaine prudence vis-à-vis des puissants, on peut que se réjouir qu'internet symbolise encore le caillou dans la chaussure. Internet est, pour le moment, un vaste lieu d'expression où chacun peut donner son avis. Cela est encore d'actualité, mais jusqu'à quand ?

2 commentaires:



  1. Me voilà ravi de lire un article sur le sujet ! Depuis le temps que je bouillonne chez moi en voyant les scandales politiques concernant la situation de la presse en France !

    Je suis tout à fait d'accord avec toi, la presse doit rester libre et indépendante et doit pouvoir dénoncer des faits délictueux librement. Si ces faits s'avèrent ne pas l'être, tant mieux,
    sinon, tant mieux aussi ! Il faut se féliciter d'avoir une presse qui puisse dévoiler au grand jour des scandales politico-commerciaux ou politico-financier et non la blamer et la restrindre
    comme semble vouloir le faire le pouvoir en place.

    Mais tu n'as abordé dans cet article qu'une seule partie du problème, ces derniers temps il s'est passé bien des malheurs pour la presse et la liberté d'expression elle même !

    Abordons d'abord l'affaire Le Monde. Il est inadmissible que Nicolas Sarkozy, le président de la République, convoque des responsables du Monde pour leur parler du projet de reprise des candidats
    potentiels (à ladite reprise). Le pouvoir n'a, en effet, pas à s'immiscer dans la vie de la presse pour influencer les propriétaires du journal à privilégier tels ou tels repreuneurs. Cela s'est
    passé il y a peu et, heureusement, cette convocation n'a pas empêché les dirigeants du Monde de choisir un trio indépendant.

    Ensuite, parlons de la nomination des présidents de l'audiovisuel public par le président de la République. Il est inadmissible que le pouvoir en place aie la main mise sur les médias publics.
    France Télévision et Radio France sont des médias publics dans le sens où ils doivent servir le public et non les pouvoirs publics ! À l'heure ou Monsieur Pflimlin s'apprête à devenir président
    de France Télévision sur décision de Nicolas Sarkozy, déjà deux humoristes, très critiqués par le gouvernement, se sont fait renvoyer de France Inter après nomination d'un nouveau président de
    Radio France, Monsieur Jean-Luc Hees, par Nicolas Sarkozy !

    Nicolas Sarkozy est en train de limiter la liberté de la presse en France et cela est inadmissible. Réjouissons-nous de l'existence d'internet qui reste le seul média ou il est très difficile
    d'exercer une censure et de faire taire les opinions qui pourraient déranger !

    Il ne faut pas oublier que des gens se sont battus par le passé pour garder ces libertés, et il est scandaleux que la président de la République, représentant de la République Française, salisse
    ces libertés fondamentales. En tant que président, il devrait, non pas les bafouer, mais les protéger !



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  2. Tout à fait d'accord avec toi !
    Je m'étais déjà exprimé sur l'affaire du Monde et la nomination des présidents de l'audiovisuel dans des précédents articles donc je ne voulais pas me répéter mais c'est vrai que ces histoires
    sont symptomatiques des dérives du pouvoir en place.


    Pour moi, il faut différencier les journalistes des groupes de presse ou des journaux. Je pense (j'espère) que les premiers font leur métier en toute honnêteté et du mieux qu'ils le peuvent. A
    l'inverse, les dirigeants des journaux doivent très certainement subir des pressions visant à obtenir leur silence sur certains sujets. Il faut donc essayer de les aider en renforcant les règles
    à ce niveau là.


    Comme je l'ai signalé, internet semble être le dernier média où l'on peut (presque) dire ce que l'on veut, avec les avantages et les inconvénients que cela comporte. Pour autant, il faut
    s'attendre à ce que celui-ci soit rapidement "attaqué" et restreint. Deux exemples parmi d'autres : la loi Hadopi et la proposition de loi du sénateur Masson visant à supprimer l'anonymat des
    blogueurs. Il est clair que cette proposition n'a pas pour objectif de faciliter l'expression de tout un chacun.


    Sarkozy se voulait le candidat de la rupture. Il semblerait que ce soit l'une des seules promesses qu'il ait tenu. Malheureusement, il en vient à rompre avec la France ...



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