mercredi 18 avril 2012

Abstention : accuser les vacances scolaires serait trop facile !

Plus que quelques jours maintenant avant le premier tour de l'élection présidentielle. Certains attendent cela avec impatience, soit pour changer de président, soit simplement car ils en ont marre de cette campagne qui dure et dont on parle partout et tout le temps.
Pour d'autres, ce dimanche 22 avril ne sera en rien différent des autres car ils n'iront pas voter préférant, comme on dit, aller à la pêche. Ceux-là se sont les abstentionnistes qui, à chaque élection, font parler d'eux.
 
Et c'est bien du thème l'abstention dont j'ai envie de traiter aujourd'hui. Car si l'on parle beaucoup des intentions de vote, notamment pour les cinq candidats principaux, il est assez peu fait mention du taux d'abstention. Pourtant, celui-ci sera probablement, une fois encore, élevé. Certains parlent de dépasser le record de 2002 (environ 2008) voire même de franchir la barre des 30 %. Alors même que ce taux connaît fréquemment des envolées, rien n'est fait pour essayer d'améliorer la situation.
 
Mais pour prendre des mesures correctives, encore faut-il bien cerner le problème. Or les abstentionnistes ne constituent pas une population homogène (âge, CSP ...). Malgré tout, je crois que ce n'est pas tant le profil de l'individu qui est intéressant que les raisons qui le poussent à ne pas aller voter. C'est donc bien de ce côté-là qu'il faut creuser.
 
A mon sens, et ce depuis des années, les motifs d'abstention sont certes variés mais connus de tous. Tout d'abord, il existe une partie de la population qui ne se rend pas aux urnes pour des raisons pratiques (absences, travail ...) sans faire de procuration pour autant. Ensuite, une autre partie ne vote pas par conviction, considérant que ce système n'est pas légitime et que voter revient à le cautionner.
Ainsi, pour ces deux catégories, peu de choses peuvent être envisagées. On peut éventuellement chercher à simplifier les démarches pour établir une procuration mais au vu de sa facilité actuelle, l'impact serait probablement minime.
 
En revanche, il est une catégorie d'abstentionnistes, peut être la plus importante en nombre, qui ne va pas voter par dépit. Il s'agit là de toutes les personnes qui se détournent peu à peu de la politique en raison de déceptions successives. Ne se reconnaissant dans aucun candidat susceptible d'être élu (en somme ceux de l'UMP et du PS), ces personnes choisissent de ne pas se rendre aux urnes. Evidemment le vote blanc est toujours possible. Mais en l'état actuel des choses, quelle différence que de se déplacer ou non ? Clairement aucune. Et c'est bien là toute l'ambigüité de la situation.
 
Personnellement, j'ai du mal à comprendre ceux qui refusent de voter. Outre le fait que nos ancêtres se sont battus pour avoir ce droit, je crois que s'abstenir revient à faire preuve d'une certaine lâcheté. A mon sens, les conséquences des élections sont telles, et d'autant plus pour la présidentielle, qu'il ne faut pas laisser le soin à d'autres de décider.
 
Par ailleurs, je considère que les raisons invoquées par les abstentionnistes sont souvent fumeuses. Certains expliquent de pas trouver de candidat qui leur convient. Cela peut être possible mais tout de même, avec dix candidats ayant des programmes sensiblement différents, il doit bien exister des rapprochements. Evidemment, il n'est pas possible d'être d'accord à 100 % sur tout avec une autre personne mais je suis persuadé que chacun peut trouver un candidat avec des positions proches des siennes ... dès lors qu'un effort de recherche est fait.
 
D'autres considèrent que voter ne sert à rien puisque ce sont toujours les mêmes qui sont au pouvoir. Effectivement, ces personnes ont raison sur le fait que deux partis squattent le pouvoir depuis plusieurs décennies. Mais que je sache ces gens là sont élus, ils n'ont pas fait de coup d'Etat pour arriver aux responsabilités. Donc plutôt que de se plaindre et de s'enfermer dans une position qui ne mène à rien. Il serait préférable, justement, d'aller voter pour d'autres individus, pour de nouvelles personnalités qui proposent une offre politique différente.
Forcément, si on considère que François Hollande incarne le changement il ne faut pas s'étonner d'être déçu. Mais cela est bien évidemment valable pour une multitude d'autres personnes.
 
L'abstention est un phénomène ancien qui ne se résoudra pas du jour au lendemain. Pire, celui-ci tend à s'accentuer au fil du temps. Malgré tout, je crois que des efforts peuvent être initiés pour chercher à inverser la tendance.
En premier lieu, la reconnaissance du vote blanc me semble être une nécessité ne serait-ce que pour inciter les gens à se rendre aux urnes. Cela ne sera pas sans poser des problèmes (que fait-on en cas de "victoire" du vote blanc ? ...) mais constituera néanmoins une avancée démocratique.
Ensuite, la question de la proportionnelle doit être examinée attentivement et dans toutes ses formes (partielle, intégrale, à toute les élections ...). Il s'agirait également d'un changement profond du fonctionnement politique de notre pays mais qui permettrait ainsi une meilleure représentativité des citoyens. Mais là encore, il faudra tenir compte, avant de faire un choix, des conséquences d'une telle réforme avec en particulier l'éventualité d'une paralysie du Parlement en l'absence d'une majorité.
Enfin, je pense qu'une réflexion pourrait être menée sur l'opportunité de rendre le vote obligatoire. Car si voter est un droit, c'est aussi un devoir.
 
Mais évidemment le moyen le plus efficace pour lutter contre l'abstention est de rendre la politique plus intéressante pour les Français. Ou plus exactement moins terne. Car beaucoup s'en détournent du fait de l'existence d'une caste qui utilise le pouvoir à des fins personnelles plutôt que dans le sens de l'intérêt général.
 
Or vu la situation de notre classe politique, qu'il s'agisse des dirigeants actuels ou de ceux qui seront au pouvoir demain, il n'y a que peu de raisons d'espérer. Car gageons qu'après quelques années de la gauche, la droite reviendra à la tête de l'Etat avant que notre pays ne connaisse une nouvelle alternance.
Bref, on prend les mêmes et on recommence. Et c'est bien là une des raisons majeures des difficultés de notre pays.

lundi 16 avril 2012

Hollande - Jospin : même combat dix ans plus tard ?

A moins d'une semaine du premier tour de l'élection présidentielle, il m'est difficile de ne pas y consacrer quelques articles. Beaucoup de sujets pourraient être abordés mais c'est de François Hollande dont j'ai envie de parler. Pourquoi François Hollande en particulier me direz-vous ? Et bien d'une part car c'est probablement le prochain président de la République et d'autre part parce que je trouve que son cas est intéressant.
 
Voila un homme qui fut durant dix ans premier secrétaire du Parti Socialiste et qui se retrouve finalement candidat à la fonction suprême. Dans l'absolu cela n'a rien de surprenant. Je dirais même plus que cela est tout à fait classique dans les autres démocraties européennes. D'ailleurs, il est étrange que cela n'ait pas été le cas en 2007.
 
Enfin bref, le voila candidat maintenant. Même si son parcours fut chaotique. Ne nous le cachons pas, François Hollande est un candidat de substitution. Une doublure comme on dit dans le monde du spectacle. Clairement, c'est Dominique Strauss-Kahn qui aurait du être candidat du PS s'il n'avait pas été empêché. Alors bien sûr Hollande est sorti vainqueur de la primaire socialiste mais, hormis Martine Aubry, avait-il des adversaires de premier plan ?
 
Mais laissons de côté ces questions de désignation car finalement François Hollande représente bel et bien son parti pour l'élection présidentielle. Celui-ci est a même été longuement en tête dans les sondages pour le premier tour et l'est encore pour le second. Selon ces instituts, notre pays connaîtra donc une alternance dans les prochaines semaines.
 
Pour autant, malgré les apparences, le candidat socialiste ne semble pas enthousiasmer les Français. Je ne parle bien évidemment pas des militants PS, encore que certains doutent, mais de la masse des Français. Alors oui Hollande est favori, oui il est probable qu'il soit élu mais cela se fera, au moins en partie, par défaut.
 
Certains voient en cela une malédiction. Le parti socialiste serait maudit et ne pourrait donc pas espérer remporter la victoire. Indéniablement il s'agit là d'une sottise. Pire, cette excuse est d'une facilité épouvantable qui évite toute remise en question de la part des dirigeants. Si le PS a échoué en 2002 comme en 2007 ce n'est pas en raison d'un quelconque maléfice mais bien à cause de leur incapacité à incarner le changement.
 
Rappelez-vous des deux dernières présidentielles.
Celle de 2007 tout d'abord. A l'époque, après douze ans de chiraquisme, les socialistes devaient l'emporter haut la main. Mais pour une raison inconnue, ceux-ci ont choisi Ségolène Royal. Malgré des qualités certaines, il faut reconnaître que cette dernière ne faisait pas le poids face à Nicolas Sarkozy. Pire, ses "amis" ont tout fait pour lui compliquer la tâche en la soutenant du bout des lèvres et surtout en lui savonnant allègrement la planche. Logique donc que l'échec soit à la clé.
 
Mais la campagne de 2002 n'est guère plus glorieuse. Chacun se rappelle de l'élimination de Lionel Jospin dès le premier tour et du plébiscite de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen. Malheureusement pour beaucoup, cet échec s'explique essentiellement par la multitude de candidatures à gauche. Si cela peut éventuellement en justifier une petite partie, il serait malvenu de faire reposer l'intégralité de cet échec sur les autres. Car le principal fautif dans cette histoire est bien évidemment le candidat lui-même.
Selon moi, au moins deux raisons peuvent expliquer ce fiasco. Une confiance en soi démesurée d'une part et une campagne déplorable d'autre part. Clairement Jospin croyait que la victoire lui était déjà acquise du fait d'une lassitude de son rival par les Français. Outre les attaques déplacées contre Chirac qui lui ont coûtées chères (usé et vieilli), Lionel Jospin a laissé se multiplier des candidatures qu'il aurait pu éviter s'il l'avait vraiment voulu, notamment celles de Jean-Pierre Chevènement et de Christiane Taubira.
De plus, cet excès de confiance l'a conduit à faire preuve d'une trop grande naïveté durant sa campagne, gérant son avance dans les sondages plus qu'autre chose.
 
Quel rapport avec 2002 ? Et bien j'ai l'impression que 2012 n'en est qu'un mauvais remake. En effet, je trouve que la campagne que mène François Hollande est pauvre. Pauvre en propositions, pauvre en prise de risque et pauvre en nouveauté. Bref, Hollande marche dans les pas de Lionel Jospin. Comme son prédécesseur à la tête du parti, le candidat socialiste surfe à fond sur le rejet du président sortant et choisit de dérouler une campagne de petit bras en cherchant à ratisser le plus large possible, ce qui induit forcément de ne pas faire de vague en prenant des positions tranchées et clivantes. Mais n'est-ce pas là l'exercice favori de ce cher "Flamby" qui a dirigé un parti qui s'est complait pendant des années dans un consensus mou ?
 
Il n'est donc en rien surprenant que la candidature de Jean-Luc Mélenchon rencontre un tel succès. A l'inverse du courant social-démocrate (qui est un échec partout en europe) qu'incarne François Hollande, le Front de Gauche s'inscrit dans la tradition de la gauche française, fidèle à son Histoire et ses valeurs. Or il n'y a que les caciques du PS pour vouloir en faire abstraction. De fait, Hollande et ses amis ont indiqué refuser de négocier avec la gauche de la gauche et expliqué que le programme socialiste était à prendre ou à laisser. Preuve étant que malgré ses dires, François Hollande fait preuve d'une certaine vanité.
 
Au final, et quelle qu'en soit l'issue, il y a fort à parier que cette élection présidentielle suscitera une fois encore de la déception et de l'amertume envers la classe politique. Car seuls les naïfs peuvent croire que l'accession au pouvoir de François Hollande permettra un réel changement. En se fondant dans le moule social-démocrate et en ne remettant en cause le système actuel qu'à la marge, Hollande n'est ni plus ni moins qu'une alternance. Et non une alternative comme il le prétend. Son élection ne fera que continuer le petit manège de l'UMP et du PS qui sont au pouvoir depuis plus de trente ans sans rien changer à la situation du pays … ou alors en l'aggravant considérablement.

jeudi 12 avril 2012

Nicolas Dupont-Aignan n'est pas Marine Le Pen !

Hier soir, France 2 organisait une version spéciale présidentielle de l'émission des paroles et des actes durant laquelle cinq candidats (Nicolas Dupont-Aignan, Eva Joly, François Hollande, Marine Le Pen, Philippe Poutou) ont eu un peu plus de 15 minutes pour s'exprimer. Une nouvelle émission se tiendra ce soir avec les cinq autres candidats (Nicolas Sarkozy, Jacques Cheminade, Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud, François Bayrou).
 
A environ dix jours du premier tour, il était grand temps que le service public organise une telle émission. De fait, comment tolérer que les cinq candidats dits principaux (Mélenchon, Le Pen, Sarkozy, Bayrou, Hollande) aient eu une soirée dédiée de deux heures alors que les autres n'ont eu que des cacahuètes ? Est-ce cela la démocratie ? Je ne le crois pas.
 
Même si France 2 a fait un pas dans le bon sens, il n'en reste pas moins que cela ne fut pas satisfaisant, en raison notamment du format de l'émission. D'une part, les candidats ont eu seulement un quart d'heure pour s'exprimer. Si cela est largement suffisant pour ceux que l'on entend partout depuis des mois, je trouve cette durée un peu courte pour les autres que les Français connaissent moins. D'autre part, j'ai trouvé que la comparaison entre tous les candidats était difficile. De fait, il s'agissait d'un "grand oral" avec des questions différentes selon l'interlocuteur et non d'un vrai débat.
 
A la décharge de France Télévision, je tiens à signaler que ce sont le PS et l'UMP qui ont refusé une confrontation à dix. Etrange que de fuir le débat lorsque l'on prétend aux plus hautes fonctions. Pire, il semblerait qu'un débat aura finalement lieu dans l'émission Mots Croisés. Mais là encore, l'UMPS fait preuve d'un grand courage et François Hollande et Nicolas Sarkozy ne daigneront pas faire le déplacement puisqu'ils enverront un de leurs représentants.
 
Mais passons.
A l'origine, j'avais l'intention de consacrer deux articles à cette émission, commentant brièvement l'intervention des dix candidats. Au final, j'ai choisi d'y renoncer pour deux raisons. La première est que les prestations m'ont paru assez médiocres et sans surprise dans l'ensemble et ne méritent donc pas de s'y attarder. La seconde est que cela risquait d'être redondant avec mon article de la semaine prochaine dans lequel je m'exprimerai sur mon choix pour le premier tour de l'élection présidentielle.
 
L'émission d'hier m'a malgré tout donné l'envie d'écrire. Pas spécialement sur les prestations de chacun mais sur un point en particulier. Je souhaite parler du mépris dont font preuve les médias à l'égard de Nicolas Dupont-Aignan. Comme à chaque interview, les journalistes répètent inlassablement les questions auxquelles ils obtiennent toujours les mêmes réponses.
 
Hier encore David Pujadas n'a pas dérogé à la règle. Effectivement, celui-ci a attaqué directement par interroger le candidat sur les sondages puis sur des points de convergence avec Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen. Implicitement, cela revenait à demander au député-maire pourquoi il se présentait puisqu'il était bas dans les sondages et, en gros, qu'il avait le même programme que d'autres.
 
J'ai donc envie de clarifier les choses une bonne fois pour toute car j'en ai assez des raccourcis journalistiques qui visent à décrédibiliser un homme et ses idées. Tout d'abord, il est vrai que Nicolas Dupont-Aignan est plutôt bas dans les sondages. C'est un fait. Mais peut-on vraiment avoir confiance dans les sondages ? Je ne le crois pas. Rappelez-vous de Balladur en 1995, de Jospin en 2002 ou du référendum en 2005. Faux, faux et encore faux. Les instituts de sondage se sont à chaque fois trompés. Mieux, lors des élections précédentes dans lesquelles Debout la République était présent (européennes et régionales), les sondages lui accordaient moins de 1 %. Or aux européennes DLR a réalisé un score supérieur à 2 %. Et aux régionales de 2010 en Ile-de-France, la liste a fait plus de 4 % devant le Modem et le NPA. Donc attention aux sondages qui doivent être pris avec précaution.
 
Intéressons-nous maintenant à la question de la légitimité de la candidature. En quoi celle de Nicolas Dupont-Aignan serait-elle moins légitime que les autres ? Que je sache il a obtenu ses 500 signatures (environ 750 au bout du compte). Si on suit cette logique, pourquoi est-ce que Bayrou se présente alors qu'il a déjà échoué deux fois ? Et Eva Joly ? Celle-ci ne s'est lancée que récemment en politique, et ses sondages sont catastrophiques ...
Pour information, Nicolas Dupont-Aignan est le maire le mieux élu de France, il est député depuis 15 ans et bénéficie donc d'une expérience de terrain. Certes son parti est jeune et encore peu développé mais celui-ci fut présent aux dernières élections européennes et régionales.
 
Terminons-en avec les amalgames incessants avec Marine Le Pen et le Front National. Commençons par dire qu'à chaque fois, les journalistes parlent de Le Pen lorsqu'il est question de Dupont-Aignan, estimant que celui-ci dit la même chose. Il est vrai que les deux candidats ont des positions communes, sur l'euro ou l'UE par exemple. Le nier serait faire preuve de mauvaise foi. Mais pourquoi ne jamais rappeler que des convergences existent également avec Arnaud Montebourg, Jean-Pierre Chevènement ou Jean-Luc Mélenchon, si ce n'est pour chercher à discréditer le candidat ?
 
Par ailleurs, il n'en demeure pas moins que des divergences profondes existent entre DLR et le FN. Depuis sa création, le Front National a fait la démonstration de son caractère extrême et xénophobe. Malgré un léger virage pris depuis la prise de pouvoir de Marine Le Pen, les vieilles rengaines perdurent. A en croire ces gens là, l'immigration et les musulmans seraient les seuls problèmes du pays. La candidate en a d'ailleurs parfaitement donné l'exemple hier. Malgré les discours et les belles paroles, le FN reste un parti qui surfe sur les peurs et les vils instincts des gens. Preuve encore récemment avec l'affaire Merah où tout et n'importe quoi a été raconté pour encourager la division des Français et la méfiance vis-à-vis des étrangers.
Peut-être que la dirigeante actuelle est quelque peu différente, peut-être que les nouveaux venus sont sincères mais je ne peux m'empêcher de penser que d'autres sont encore là. Et c'est bien ces personnes qui entourent aussi la candidate. Je pense notamment à Jean-Marie Le Pen ou à Bruno Gollnisch. Mais on se rend rapidement compte que ce ne sont pas les seuls dès lors que l'on creuse un peu et que l'on discute avec les militants. Il existe d'ailleurs beaucoup d'enquêtes à ce sujet ...
 
Quel que soit le vote de chacun, cela m'est égal. Seulement, je souhaite que chacun fasse preuve d'honnêteté intellectuelle. En lisant les programmes, en écoutant les interventions des deux candidats. Alors que Marine Le Pen et ses acolytes sont dans le rejet de l'autre, en particulier s'il est d'origine étrangère, Nicolas Dupont-Aignan et ses amis s'engagent dans une démarche de rassemblement, dans la pure tradition gaulliste.
 
Mais une fois encore, peu importe le bulletin glissé dans l'urne. L'essentiel est de le faire en toute connaissance de cause. Car comme l'a très justement dit Jean-Luc Mélenchon, si vus laissez vos convictions à l'entrée du bureau de vote, il ne faudra pas s'étonner de ne plus les retrouver à la sortie.

mercredi 11 avril 2012

Refusons le diktat des marchés financiers

Après l'interview de Denis Kessler hier, je voulais partager avec vous un extrait d'une tribune d'Axel de Tarlé également parue dans le JDD du 8 avril. Le voici :
 
"Faisons ... un cauchemar.
Lundi 7 Mai 2012 : à peine remise de sa victoire, le (nouveau) président est informé d'une bien mauvaise nouvelle : l'agence Standard & Poor's dégrade de nouveau la France. Les taux d'intérêt s'envolent à 6 % contre 3 % aujourd'hui.
Jeudi 10 mai, le Trésor français ne parvient plus à emprunter d'argent sur les marchés financiers. La douche froide ! Le lendemain, une réunion d'urgence est organisée à Bruxelles. Il faut débloquer une aide internationale pour la France.
Dimanche 13 mai, les cow-boys du FMI débarquent à l'Elysée et imposent une cure d'austérité et des réformes drastiques.
Le quinquennat aura duré ... une semaine."
 
Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, Axel de Tarlé est un journaliste et animateur télé qui rédige notamment une chronique chaque semaine dans le Journal du Dimanche. Parallèlement, celui-ci intervient sur Europe 1, France 5 ou dans Paris Match. Clairement, et malgré quelques bon papiers que j'ai lu dans le JDD, je dois reconnaître que je ne porte par Axel de Tarlé dans mon cœur. Ou plus précisément, je ne partage pas forcément ses idées.
 
Une fois n'est pas coutume donc, j'ai trouvé cette nouvelle tribune abjecte. Pas sur la forme car je trouve que le style de l'auteur est intéressant mais il en est tout autre chose sur le fond qui empeste la pensée unique et le conformisme économique. Bref, Axel de Tarlé est un magnifique défenseur de l'ordre établi et du système en place.
 
Mais laissons là ce pauvre bougre et penchons-nous sur les reproches que je fais à ce texte. En fait ceux-ci sont de trois ordres.
Tout d'abord, on peut remarquer que l'histoire racontée par le journaliste débute par la dégradation de la note de la France par Standard & Poor's. Implicitement, cela signifie que l'agence de notation sanctionne le vote des Français à l'élection présidentielle et qu'elle ne fait pas confiance au président nouvellement élu. Au passage, cela semble étonnant car qu'il s'agisse de François Hollande ou de Nicolas Sarkozy, gageons que le vainqueur saura être docile et ne fera pas de vague malgré leurs promesses. Mais passons.
Ce qui me dérange le plus, en l'état actuel des choses, c'est le pouvoir considérable et démesuré accordé à ces agences. Et cela d'autant plus que ce sont ces mêmes entités qui ont, en quelque sorte, fait la promotion des subprimes, entrainant ainsi le monde entier dans la crise. En quoi ces agences sont-elles légitimes ? Pourquoi accepte-t-on de laisser nos taux d'intérêt entre les mains de cassandres privées ?
 
Remarquons ensuite que les notes attribuées par ces agences ont une incidence non négligeable sur les nations en ce sens que celles-ci influent sur leur taux de financement sur les marchés financiers. Car oui, en particulier depuis la loi de 1973 reprise dans l'article 104 du traité de Maastricht et l'article 123 du traité de Lisbonne, la France ne peut plus de financer auprès de sa banque centrale. Concrètement, cela signifie que l'Etat français est contraint d'emprunter de l'argent sur les marchés financiers à des taux se situant pour l'instant autour de 3 % mais qui sont bien évidemment susceptibles d'évoluer. Et dans le même temps, comble de l'ironie mais logique libérale oblige, la BCE (Banque Centrale Européenne) a, ces derniers mois, mis à disposition des banques privées environ 1 000 milliards d'euros au taux de 1 %. Somme que ces mêmes banques se sont empressées de reprêter plus cher aux Etats, réalisant au passage des marges plus que confortables.
 
Enfin, toujours dans cet article, il nous est suggéré, en filigrane et de manière subtile, que la France n'arriverait pas à s'en sortir seule, que son destin est tracé sans possibilité d'en changer. Ainsi, on nous raconte que les marchés ne feraient plus confiance à la France et qu'il faudrait s'en remettre à Bruxelles et au FMI avant de se faire saigner comme des gorets. En somme, on cherche à nous préparer doucement à une situation à la grecque qui consiste à essorer le peuple pour sauver un système financier coupable qui ne se remet pas en question.
 
Bref, il ressort de cet article une vision pessimiste de la situation, certes problématique, de notre pays. Selon Axel de Tarlé, mais c'est aussi le sentiment de bien d'autres personnes, la France est condamnée d'avance.
Or je ne pense pas que notre sort soit scellé. Pas tant que nous ne l'avons pas décidé en tout cas. Je crois fermement à l'action de l'Etat, je crois à la primauté du politique sur l'économique. Bref je crois qu'un changement est possible.
 
Mais je parle d'un vrai changement. Pas d'un changement à la Sarkozy qui change de cap comme de chemise. Ni d'un changement à la Hollande qui se résume à de l'antisarkosysme primaire. Je parle d'une modification en profondeur de notre modèle de société et du système en place.
 
Pour rebondir sur les critiques émises précédemment, il me semble impératif de prendre les mesures qui s'imposent pour mettre un terme à ces aberrations. En premier lieu, il est nécessaire que notre pays recouvre sa souveraineté monétaire, c'est-à-dire le pouvoir de battre monnaie. Ou autrement dit la possibilité de se financer directement auprès de la banque centrale. Les Allemands étant opposés à un tel mécanisme, il est donc impossible de recourir à la BCE. Reste alors la solution de la Banque de France, ce qui suppose évidemment un retour aux monnaies nationales donc une sortie de l'euro.
 
Par ailleurs, il est clair que notre pays, mais ce n'est évidemment pas le seul, souffre du carcan européen dans lequel il s'est laissé enfermer. Une renégociation des traités actuels pour aboutir à une europe des nations dans laquelle les souverainetés nationales seraient respectées doit alors être à l'ordre du jour. En cas de refus de nos partenaires, une mise en retrait pure et simple doit être envisagée.
 
Alors bien sûr de telles solutions peuvent faire peur. D'ailleurs, les candidats des deux grands partis cherchent par tous les moyens à attiser et entretenir ces craintes pour éviter tout débat et tuer dans l'œuf l'émergence d'une alternative. Mais en y réfléchissant bien, en se documentant quelque peu sur le sujet, il apparaît que ces mesures ne sont pas utopiques ni extrémistes. Partout en europe ces idées commencent à faire leur chemin et il y a fort à parier que l'action de la France ferait boule de neige, notamment dans les pays du sud, qui sont pris à la gorge par les plans d'austérité imposés par la troïka (BCE, FMI, commission).
 
Dans l'Histoire de l'humanité des précédents existent (Tchécoslovaquie, Argentine ...). Et il ne faut pas oublier que d'autres Etats membres de l'UE (Angleterre, Suède ...) ne sont pas dans la zone euro et ne s'en portent pas forcément plus mal. Une fois de plus tout est question de volonté et de courage politique.
 
A quelques jours de l'élection présidentielle, les Français doivent faire un choix. Soit continuer comme avant avec quelques changements à la marge, soit opérer un virage avant de foncer dans le mur. C'est donc en conscience qu'il faudra trancher entre alternance et alternative. Et ne vous y trompez pas, le seul vote utile c'est le vote pour vos convictions.

mardi 10 avril 2012

S'ils continuent comme ça, les grands patrons vont finir surl'échafaud !

Dans l'édition du 8 avril du journal du dimanche (JDD), une interview de Denis Kessler (PDG du groupe de réassurance Scor et ancien vice-président du Medef) était proposée dans laquelle celui-ci s'exprimait en particulier sur la crise et l'endettement de notre pays.
Avant toute chose, voici quelques passages choisis par mes soins qui, je crois, reflètent à merveille l'homme mais aussi et surtout la pensée de tous les individus de son milieu.
 
"Pour résorber le déficit, il faut privilégier la baisse des dépenses publiques plutôt que de recourir massivement à l'impôt."
 
"C'est à l'Etat, aux organismes sociaux et aux collectivités locales de faire l'essentiel de l'effort. Ce sont eux qui sont responsables de la dette. Tous les pays qui se sont sortis de crise ont procédé à de profondes reformes de leurs organisations collectives. C'est en soutenant sans réserve le secteur productif, pas en le bridant, que l'on génèrera des richesses."
 
"Le système fiscal et social français est complexe, incompréhensible et inefficace. Il y a beaucoup trop d'impôts et de taxes, beaucoup trop de planchers et de plafonds. [...] Cela suppose de repenser entièrement l'Etat, ses missions, ses fonctions, son organisation."
 
Evidemment, ces citations se suffisent à elles-mêmes et pourraient se passer de commentaire. Pour autant, il apparaît clairement que ces opinions dépassent la seule personne de Denis Kessler et sont largement partagées par le patronat, et notamment ceux du CAC 40. Pire, ce courant de pensée est tout à fait représentatif d'une caste de privilégiés coupés des réalités qui vivent de l'exploitation de la misère et se gavent sur le dos des plus modestes.
 
En substance, que dit Denis Kessler ?
Pour lui, l'Etat est trop dépensier et mal géré ce qui a conduit à un endettement toujours plus important et à un accroissement de la pression fiscale. Si l'on traduit quelque peu ses propos, on se rend bien compte que le fond de sa pensée est clairement libéral. Il estime que l'Etat, et plus largement le secteur public, est une tare et qu'il faut donc chercher à limiter son influence. Mieux, il considère que l'Etat doit laisser toute liberté au secteur privé, jugé plus performant, pour générer des richesses, c'est-à-dire des dividendes pour les actionnaires.
 
Alors bien sûr les libéraux ont existé de tout temps. D'ailleurs, ceux qui disposent d'une petite culture économique se rappelleront à coup sûr d'Adam Smith et de sa théorie de la main invisible, vantant la suprématie des marchés.
Pour autant, il ne faut pas oublier que le monde a connu très récemment, et connaît encore, une grave crise économique et financière qui a indéniablement mis en exergue les faiblesses et limites d'un tel système. Il est donc assez surprenant que l'on nous sérine encore le même discours selon lequel le marché est tout puissant.
Encore que, comme on dit, il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Comme avec le communisme autrefois ou avec l'europe et le libéralisme aujourd'hui, leurs défenseurs s'acharnent à essayer de nous démontrer que ce n'est pas le système qui est en cause mais sa mauvaise mise en œuvre. Pire, ils nous expliquent que pour résoudre tous nos maux, il faut aller encore plus loin dans son application.
 
Ce qui me dérange le plus chez ces gens-là, c'est la mauvaise foi voire la schizophrénie dont ils font preuve. En effet, il est de notoriété publique que les libéraux blâment l'Etat et le rendent responsables de tous nos problèmes. En revanche, en temps de crise, quand tout va mal, ces mêmes personnes n'ont aucun scrupule à venir quémander de l'aide cet Etat soi-disant dispendieux. Rappelez-vous le plan d'aide massif en 2008 ou encore les prétendus sauvetages de la Grèce qui consistaient en réalité à renflouer des banques qui s'engraissent sur le dos des peuples. De même, je n'ai jamais entendu un seul patron se plaindre des exonérations fiscales et sociales accordées par l'Etat.
 
Cela fait des décennies que les plus riches se plaignent de payer trop d'impôts. Cela fait depuis que je suis né que j'entends qu'il y a trop de fonctionnaires, qu'on me dit que l'Etat est trop dépensier ...
S'il est vrai que des efforts peuvent et doivent être fait au niveau des dépenses, je crois fermement que nous avons besoin d'un Etat fort et interventionniste afin de garantir et préserver l'intérêt général. Car ne soyons pas dupes, si l'Etat se retirait et limitait son action aux seules fonctions régaliennes, il est clair que le privé ne se gênerait pas pour imposer sa domination. Ce serait alors la loi du plus fort, c'est-à-dire celle de la jungle donc des animaux, qui triompherait, conduisant alors à une dictature de l'argent.
 
Personnellement, ce n'est pas ce que je souhaite pour mon pays. Et je crois que ce n'est pas non plus ce que veulent la très grande majorité de nos concitoyens. Eux comme moi ne demandons guère plus que d'avoir un emploi, un logement ... une petite vie paisible en somme. Or ce que nous propose ces grands patrons, qui émargent pour la plupart à plusieurs millions d'euros par an, c'est une société débridée et inégalitaire où l'argent est porté à l'état de valeur. Une société où les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Bref, une société à l'américaine qui va à l'encontre de notre Histoire et de notre système de valeurs.
 
A moins de 15 jours de l'élection présidentielle, notre pays est confronté à un choix. Le choix d'un homme mais aussi et surtout le choix d'un modèle de société. Vu comment les choses se présentent, il semblerait que seul le premier élément soit possible tant les deux candidats faisant la course en tête se ressemblent.
Evidemment un changement par les urnes est préférable. Mais bien que François Hollande ait pour slogan "le changement c'est maintenant", il faudrait être crédule pour croire que celui-ci représente une réelle alternative permettant de modifier les choses en profondeur.
 
En ces temps troublés, les puissants feraient bien de faire attention à eux et de ne surtout pas oublier le précédent de la Révolution française, en particulier la nuit du 4 août 1789. Partout dans le pays la colère populaire gronde. Ouvriers, chômeurs, classes moyennes et retraités, tous doivent s'unir pour le bien de la nation et de sa population. Car c'est ensemble que nous réussirons à changer les choses.
 
N'écoutez pas ceux qui vous disent que rien n'est possible, que la situation est inéluctable. Ignorez ceux qui vous expliquent la France est trop petite pour exister, qu'il n'existe point de salut hors de Bruxelles. Négligez ceux qui cherchent à vous opposer et à vous diviser.
 
Quoi qu'ils en disent, la lutte des classes est une réalité. Le combat entre les gros et les petits a toujours existé, existe et continuera à exister. De leur côté les libéraux se regroupent, les grands patrons se soutiennent entre eux. Toute cette caste se serre les coudes pour préserver leurs privilèges.
Pourquoi croyez-vous que certains politiques cherchent à opposer les Français, à flatter telle ou telle communauté ? Cela n'est ni plus ni moins que l'application du proverbe "diviser pour mieux régner" afin d'assurer la pérennité du système en place.
 
Si nos ancêtres ont pu le faire, nous le pourrons aussi. Au nom de notre Histoire, nous avons le devoir de nous lever contre ce système. N'est-ce pas, d'ailleurs, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, reprise dans la Constitution de 1958 qui proclame : "quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs" ?

jeudi 5 avril 2012

Et la démocratie triompha !

Dans moins de trois semaines maintenant, les Français seront appeler à voter pour le premier tour de l'élection présidentielle. Bien que les sondages nous annoncent un duel Hollande-Sarkozy pour le 6 mai, rien ne semble encore fait tant un grand nombre d'électeurs sont indécis. S'ajoutant à cela la probabilité d'une forte abstention.
 
En ce moment, c'est d'ailleurs la question du niveau d'abstention qui fait la une des journaux. Qui ? Combien ? ... En réalité le plus intéressant est clairement le pourquoi. Pourquoi les gens refusent de se rendre aux urnes ?
 
Evidemment l'abstention n'est pas un phénomène nouveau dans la mesure où son taux est longuement analysé et décortiqué à chaque élection. Pour autant, les présidentielles suscitent traditionnellement un engouement, ce qui ne semble pas être réellement le cas cette fois-ci. Les causes sont incontestablement multiples mais je crois que trois se dégagent particulièrement.
 
Tout d'abord, il apparaît que la crédibilité des candidats et l'espoir qu'ils occasionnent tend à s'éroder avec le temps et les promesses non tenues. Ainsi, en 2007, Nicolas Sarkozy avait fait une excellente campagne, se posant en chantre du renouveau, de la rupture ... avant de doucher l'enthousiasme des Français par son comportement et ses réformes douteuses. Cette énième déception incite donc les électeurs à faire preuve de davantage de prudence et de retenue, quitte à se réfugier dans l'abstention.
 
Ensuite, le sectarisme affligeant, honteux et même antidémocratique des médias n'arrange en rien les choses. De fait, on nous rebat sans cesse les oreilles avec François Hollande et Nicolas Sarkozy, comme si le premier tour était joué d'avance et que son issue était inéluctable. Or il ne faut pas oublier qu'il y a bien dix candidats en course et pas seulement deux comme les partisans d'un bipartisme aimeraient nous le faire croire. Comment espérer voir émerger une alternative à l'UMP et au PS dès lors que ces deux partis s'accaparent sans vergogne la majorité du temps de parole ?
 
Enfin, il est clair que le niveau de la campagne n'incite en aucun cas à se déplacer pour aller voter. De fait, les soi-disant "grands candidats" comme on les appelle préfèrent se tirer dans les pattes plutôt que débattre des sujets qui intéressent vraiment les Français. Sarkozy comme Hollande, candidats somme toute peu enthousiasmants, ont tout à gagner à privilégier le futile sur l'essentiel puisque cela leur permet de ne pas prendre de risque. Remarquons d'ailleurs que les médias les confortent en cela en les ménageant grandement lors de leurs interventions. Il est tellement plus facile et plus confortable de parler de viande halal que de s'exprimer sur la question de l'euro, du protectionnisme ou encore du sort de la Grèce.
 
En fait, les premiers responsables de l'abstention ce sont nos responsables politiques qui se complaisent dans leur médiocrité. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que la candidature de Jean-Luc Mélenchon prenne de l'ampleur. En effet, c'est l'un des rares candidats, avec quelques autres, à mettre sur la table les solutions qu'il propose pour relever notre pays. On peut être d'accord avec lui ou non, là n'est pas le problème, mais il a au moins le mérite de bousculer un peu ceux qui font la course en tête et en particulier François Hollande doit son succès essentiellement sur le rejet de Sarkozy.
 
Pour finir, je ne peux m'empêcher de faire allusion à la polémique autour du temps de parole des différents candidats. Cela serait d'un comique à toute épreuve si la situation n'était pas aussi grave. Après une période d'équité plus que douteuse où chaque candidat se voyait attribuer un temps d'antenne proportionnel à ses sondages, nous sommes entrés dans une période d'égalité de temps de parole. Celle-ci doit normalement permettre à chaque candidat d'avoir un accès égal aux médias afin de se faire connaître de la population.
 
Or sous prétexte de complexité d'organisation, la plupart des chaînes de télévision ont supprimé leurs émissions politiques, interdisant ainsi l'expression légitime du pluralisme politique. De là à penser que cela a été fait à dessein pour favoriser les deux favoris, il n'y a qu'un pas ... que l'on peut aisément franchir je crois. Cela d'autant plus que les chiffres du CSA sont accablants : Hollande et Sarkozy ont accaparé 60 % du temps d'antenne depuis le 1er janvier 2012, laissant des miettes aux autres.
 
Par chance, et grâce à l'intervention de Nicolas Dupont-Aignan rejoint ensuite notamment par François Bayrou, France 2 va organiser deux émissions en prime time réunissant chacune cinq candidats. Evidemment cela n'est pas la panacée, particulièrement du fait de l'ingérence des candidats de l'UMPS qui ont refusé d'être confrontés l'un à l'autre, dans la mesure où il n'y aura pas réellement de débat mais une succession d'interviews. Pour autant, il faudra s'en contenter car c'est, semble-t-il, la seule chose que nous aurons. A moins que les journalistes se décident enfin à faire leur métier, c'est-à-dire informer les gens.
 
En cela il faut se féliciter de l'existence d'internet qui permet aujourd'hui (mais pour combien de temps encore ?) d'accéder librement à un contenu riche et varié sans censure ni orientation comme le font la plupart des médias dont les patrons sont des industriels proches du pouvoir. 

dimanche 1 avril 2012

Tomgu franchit le pas et prend sa carte à DLR

« Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire. Quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire. » Georges Clemenceau
 
Cette phrase de Georges Clémenceau m'a grandement interpellée et m'a amenée à réfléchir. Cela fait maintenant près de quatre ans que je tiens ce blog et un peu plus de cinq que je suis activement la vie politique française. Or depuis tout ce temps j'ai toujours hésité à prendre ma carte dans un parti politique.
Contrairement à d'autres, je crois que le fait de s'encarter dans un parti est quelque chose de fort et est pour moi hautement symbolique. Il s'agit là, à mon sens, d'un réel engagement qui va plus loin qu'un simple soutien lointain.
 
Parallèlement à cela, je redoute par cet acte de perdre une certaine liberté, notamment de parole. Je ne considère bien évidemment pas qu'un parti politique est un fan club rempli de bénis oui-oui (encore que certains le sont effectivement) mais il me semble nécessaire de d'adopter une certaine solidarité avec celui-ci. Pour parler clairement, j'ai du mal à comprendre que certains députés (PS ou UMP notamment) critiquent leur parti mais en restent membres. Je crois qu'à un moment donné il faut faire preuve d'honnêteté et de courage en rendant sa carte.
 
Mais là n'est pas le sujet donc revenons-en à nos moutons.
Il n'aura échappé à personne sur ce blog que je me sens politiquement proche de Nicolas Dupont-Aignan et de son parti Debout la République (DLR). Jusqu'à présent, et pour les raisons que j'ai évoquées plus haut, j'ai toujours refusé d'y prendre ma carte.
 
Pour autant, certains éléments m'ont amenés à réviser ma position.
Tout d'abord, je constate que Laurent Pinsolle, porte-parole de DLR, continue à tenir un blog et conserve une pleine et entière liberté d'expression sans ambigüité entre ses deux casquettes.
Ensuite, il apparaît que la situation de notre pays se dégrade de plus en plus sans que nos dirigeants ne soient capables d'inverser la tendance.
Enfin, j'ai toujours affirmé qu'il était nécessaire d'avoir une cohérence entre son discours et ses actes. Je l'ai suffisamment reproché à Nicolas Sarkozy pour ne pas me l'appliquer à moi-même.
 
A moins de trente jours de l'élection présidentielle, j'ai une nouvelle fois reconsidéré la question, pesant le pour et le contre d'un tel engagement. Suivant Nicolas Dupont-Aignan depuis 2007 et étant en accord avec les constats qu'il pose ainsi qu'avec les mesures qu'il propose, j'en suis arrivé à la conclusion qu'il n'y avait aucune raison d'aller plus loin que mes seules prises de position écrites. Voila pourquoi j'ai décidé, en mon âme et conscience, de prendre ma carte au sein du parti Debout la République.
 
Concrètement, il est probable que cela ne change rien à ma situation actuelle. En effet, je ne suis pas sûr d'avoir la volonté de tracter sur les marchés ou de coller des affiches, tout du moins dans un premier temps. En revanche, il s'agit là d'un soutien à la fois officiel et financier à un mouvement politique dont je partage les idées.
 
Cela étant, je continuerai à publier sur ce blog sans que cela n'engage qui que ce soit d'autre que moi. Je poursuivrai sans aucune différence ni autocensure à écrire ce que je pense dans la droite lignée de ces dernières années.
Par ailleurs, je m'évertuerai à ce que ce blog ne devienne pas un outil de propagande ou de communication pro-Nicolas Dupont-Aignan et ne ferai donc pas de prosélytisme de quelque manière que ce soit.
En somme, ce blog restera ce qu'il est, c'est-à-dire un moyen d'expression personnel.