samedi 6 décembre 2008

Un plan de relance en demi-teinte

Le plan de relance que Nicolas Sarkozy a présenté jeudi à Douai veut faire la part belle à l'investissement face à une crise mondiale "qui va tout changer". Il chiffre le montant de cette relance à "26 milliards d'euros sur deux ans", dont 15,5 milliards de dépenses supplémentaires en 2009. Revers de la médaille : le déficit public devrait atteindre 4 % du PIB pour l'année prochaine, contre 3,1 prévus. Selon l'Élysée, ce plan conduira à 0,6 % de croissance supplémentaire en 2009, alors que les prévisions de croissance du gouvernement s'établissent actuellement entre 0,2 % et 0,5 %.
Le plan de relance de l'économie sera piloté par un membre du gouvernement chargé spécifiquement "d'en suivre l'exécution". Ce sera finalement Patrick Devedjian qui prendra les rênes de la relance.

Source : Lepoint.fr

Le président de la République a donc annoncé son plan de relance jeudi dernier.Personnellement, même si je pense que ce plan va dans la bonne direction, je trouve qu'il ne va pas assez loin et que certaines mesures sont anecdotiques au vu de la situation.
Voici donc les principaux points de ce plan :

LOGEMENT
- Doublement du prêt à taux zéro (PTZ) pour acheter un logement neuf, la quotité du PTZ va passer à 30 % du prix d'achat (600 millions d'euros)
- Renforcement des programmes de rénovation urbaine (200 millions d'euros)
- Construction de 70.000 logements sociaux  (600 millions d'euros)
- prorogation d'un an des permis de construire.

AUTOMOBILE
- "Prime à la casse" de 1.000 euros par véhicule ancien contre l'achat d'un véhicule particulier ou utilitaire léger émettant moins de 160g/km de CO2 (220 millions d'euros)
- Création d'un fonds d'investissement pour aider les sous-traitants automobiles, très fragilisés, à se restructurer
- Soutien aux filiales bancaires des deux constructeurs automobiles français sous forme de deux prêts de 8 %

EMPLOI
- Les entreprises de moins de 10 salariés vont être exonérées de la totalité des charges patronales pour leurs embauches en 2009 de salariés payés jusqu'à hauteur de 1,6 fois le Smic (700 millions d'euros)

MÉNAGES - prime de 200 euros versée fin mars 2009 aux bénéficiaires potentiels du Revenu de solidarité active, soit quelque 3,8 millions de ménages (760 millions d'euros)

INVESTISSEMENTS PUBLICS
- accélération des programmes d'équipement :  TGV, canal Seine Nord, rénovation des tribunaux, des infrastructures routières...
Coût estimé : 4 milliards de l'État, 4 milliards des grandes entreprises publiques (EDF, La Poste...) et 2,5 milliards des collectivités locales.

ENTREPRISES Coût estimé : 11,5 milliards d'euros
L'État va rembourser par anticipation ses dettes aux entreprises pour "abonder leur trésorerie".
- Le crédit d'impôt recherche sera remboursé par anticipation début 2009
- L'État remboursera immédiatement aux entreprises ce qu'il leur doit au titre de la perception de la TVA- Restitution plus rapide des excédents d'impôt sur les sociétés
- Remboursement immédiat des reports déficitaires d'impôt sur les sociétés
- L'État paiera ses factures en retard aux PME industrielles du secteur de la défense.


Bien que ce plan aggravera le déficit de l'Etat en 2009, je crois qu'il est nécessaire. Je trouve que les investissements publics sont une bonne chose. Ils me font penser à la politique de grands travaux menée aux Etats-Unis par Roosevelt, dans une moindre mesure bien évidemment. De fait, cela permettra de créer de nouvelles infrastructures tout en redynamisant le secteur du BTP.
Je regrette néanmoins que les efforts en faveur de l'emploi soient si limités. En effet, l'exonération de charges patronales est utile pour relancer les embauches mais seules les entreprises de moins de 10 salariés sont concernées, ce qui reste marginal.
Concernant le secteur automobile, je ne suis pas sûr que la prime à la casse soit très efficace. Effectivement, en ces temps plutôt difficiles, je ne crois pas que changer de véhicule soit une priorité.

Je pense que ce plan aurait dû plus insister sur la relance de la consommation des ménages, ce qui aurait également permis d'aider, de manière indirecte les entreprises. Aujourd'hui, notre croissance est limitée par une faible consommation et par le coût élevé de notre travail. Je crois donc qu'il est nécessaire d'agir sur ces deux  éléments afin d'améliorer les choses. Ainsi, il pourrait être intéressant d'augmenter de manière significative mais raisonnable le SMIC et les minima sociaux afin de permettre aux Français d'améliorer leur quotidien. Parallèlement, il faudrait diminuer les charges pesant sur les salaires afin de favoriser l'embauche de nouveaux salariés. Pourtant, ces baisses devront être compensées pour ne pas appauvrir les caisses de sécurité sociale, de retraite ou de chômage. Une piste à examiner est la réduction du train de vie de l'Etat mais on peut également envisager de mettre à contribution les grandes entreprises ou les personnes les plus aisées.

Le dernier point qui me gène dans ce plan de relance est la nomination d'un ministre pour l'encadrer. En effet, je crois que l'arrivée au gouvernement de Patrick Devedjian est uniquement un geste politique sans réelle nécessité.
Je trouve donc dommage que d'un côté les Français triment pour s'en sortir et que de l'autre l'Etat jette l'argent public par les fenêtres.

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