samedi 5 septembre 2009

Des primaires : pour qui, pour quoi ?

En ces temps de rentrée politique et d'universités d'été, une question est au coeur des débats. Il s'agit bien évidemment du sujet sensible des primaires. En effet, ce point, lancé par certains membres du Parti Socialiste, est aujourd'hui sur toutes les lèvres et même bien au delà du PS puisque le Modem, les Verts, le PCF, le PG et le NPA sont plus ou moins concernés par la chose.

Pour simplifier, les primaires sont un système visant à désigner un candidat afin de représenter une entité. Ce système est notamment utilisé aux États-Unis afin de choisir le candidat du Parti Démocrate et du Parti Républicain.
En France, certains souhaitent importer ce système afin de désigner le candidat à l'élection présidentielle. Pour le moment, le contour est encore flou. Effectivement, il reste à définir qui pourra voter lors de ces primaires (militants, sympathisants ...) mais également qui représentera le candidat choisi (le PS, toute la gauche ...).

Personnellement, je suis opposé à l'organisation de primaires car je trouve cela plutôt inutile.
Tout d'abord, si les primaires ont lieu au sein d'un seul parti alors ce n'était pas la peine d'en faire toute une montagne. De fait, le PS avait déjà utilisé un tel système pour la présidentielle de 2007. Chaque parti est donc libre de désigner son candidat de la manière qu'il veut.
Ensuite, si les primaires ont lieu entre deux partis, cela correspond simplement à une alliance bilatérale quelque peu spéciale.
Enfin, et je crois que c'est le pire, si les primaires ont lieu au sein d'un camp (pour caricaturer, la gauche ou la droite) alors il s'agit de la mort du premier tour de l'élection présidentielle. En effet, notre premier tour correspond en quelque sorte à des énormes primaires. Aussi, on risque d'aboutir, de par ce système, à l'opposition entre un candidat de la droite et un candidat de la gauche, soit à un duel de deuxième tour de présidentielle.
D'ailleurs, on s'aperçoit que les primaires sont utilisés dans des pays (États-Unis, Italie) où le président est élu en un tour.

Finalement, la volonté de mettre en place un système de primaires est un faux débat car cela existe déjà lors du premier tour de l'élection présidentielle. Aussi, on peut penser que cette polémique n'est qu'un écran de fumée visant à masquer le manque d'idées et d'opposition du Parti Socialiste.
Enfin, cela risque de nuire gravement au pluralisme politique, pluralisme qui est une force de notre pays. Nous dériverions alors vers un bipartisme à l'américaine qui serait dévastateur pour notre démocratie.

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