lundi 28 septembre 2009

Pour une nouvelle forme de management

Un salarié de France Télécom s'est suicidé lundi matin en Haute-Savoie en se jetant du haut d'un viaduc surplombant une autoroute, a-t-on appris auprès de la préfecture. Dans une lettre d'adieu, il dénonce "le climat" au sein de son entreprise. Âgé de 51 ans, cet employé travaillant dans une centrale d'appel à Annecy s'est suicidé "en se jetant d'un pont" sur l'autoroute A41, près d'Alby-sur-Chéran.
Source : Lepoint.fr

Nouvelle journée, nouveau suicide témoignant, une fois de plus, de la détresse humaine de salariés. Nous en sommes arrivés aujourd'hui à un tel point que certaines personnes préfèrent se suicider, abandonnant de ce fait leurs proches, plutôt que de continuer à travailler.
Une question vient alors à l'esprit : pourquoi ? Qu'est ce qui pousse ces salariés à mettre fin à leur jour ?
Une partie de la réponse nous apparaît grâce au lieu du drame mais également par le biais d'une lettre retrouvée post-mortem. Ainsi, on s'aperçoit que l'entreprise, ou tout du moins son environnement, est au coeur du problème puisque celle-ci est directement mise en cause. En effet, de nombreux ouvriers ont mis fin à leur jour sur la chaîne de production de Renault.

Néanmoins, s'arrêter à ce niveau n'est pas satisfaisant car tous les salariés ne se suicident pas. Aussi, il semble nécessaire de se pencher davantage sur les entreprises touchées par ce phénomène. Il s'agit principalement de Renault et de France Télécom (pour les cas les plus récents).
La première chose à noter est que cela concerne deux anciennes entreprises publiques qui furent privatisées par le passé (bien que l'Etat conserve une partie du capital).
De plus, il apparaît clairement que ces sociétés sont confrontées à une forte concurrence au sein de leur secteur d'activité respectif. Il est ainsi impératif d'augmenter la productivité et de réduire les coûts afin d'accroître toujours plus sa compétitivité et ses profits.
Ces deux points entraînent alors un stress important qui peut pousser les plus faibles au pire. Effectivement, le passage du public au privé ne s'est pas fait sans peine. Il a fallu mettre en place de nouvelles méthodes de travail, une nouvelle hiérarchie mais aussi réorganiser les services que ce soit en termes d'effectif ou de localisation. En outre, la mondialisation, la recherche du profit et la concurrence ont accru ce phénomène. La vision comptable a alors pris le pas sur le  service public ce qui a entraîné des réorganisations parfois réalisées aux dépens des employés.
Tous ces éléments ont finalement contribué à déstabiliser les salariés, et notamment les plus anciens, qui se sont sentis dépossédés de leur bien. Plus grave encore, la direction, probablement par manque de pédagogie, a donné le sentiment de ne pas considérer leur main d'oeuvre. D'ailleurs, cela est nettement perceptible dans les différents témoignages puisque le mot "pion" apparaît régulièrement.

Alors bien sûr le stress n'est pas uniquement le fait de France Télécom ou de Renault. Le stress au travail est, en réalité, quelque chose de plus profond qui tient plus à l'organisation même de l'entreprise et aux méthodes de management appliquées. Le suicide n'est qu'une manifestation extrême d'un ras-le-bol qui perdure.
Avant d'en arriver à de telles conséquences, il me semble donc nécessaire de réagir en amont en intervenant sur les causes du stress et plus généralement sur les raisons du mal-être au travail.
Pour cela, je crois qu'il faut revoir en profondeur notre management. En effet, la gestion des Hommes est un art qui ne s'invente pas mais qui peut s'acquérir, en particulier par la formation. Le respect et la confiance doivent être des valeurs centrales qui poussent la hiérarchie à associer les salariés aux décisions, à les impliquer au sein de l'entreprise.  Cela peut passer par la prise de responsabilités dans l'entité mais également par la mise en place d'une participation aux bénéfices.

Finalement, la valorisation du salarié en tant qu'individu me semble être le meilleur moyen d'obtenir des résultats probants du fait d'une plus grande motivation. Les managers doivent donc considérer les salariés comme ce qu'ils sont, c'est à dire une ressource et non uniquement un simple moyen de production.
Pour aller plus loin dans ce sens, il me semble intéressant de développer l'actionnariat salarié. Effectivement, je crois que ce système permettrait de résoudre un certain nombre de problèmes actuels (délocalisation, manque de fonds ...).

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