vendredi 26 mars 2010

Environnement, mondialisation et démographie

Nouvelle victime des régionales : la taxe carbone. En effet, Nicolas Sarkozy a décidé de suspendre sine die le projet de contribution climat énergie. On ne peut que se réjouir d'un tel regain de lucidité. En effet, cette taxe était une ineptie visant principalement à capter l'électorat vert ce qui est, comme l'a montré le dernier scrutin, un échec cuisant. De plus, il apparaît clairement que cette taxe aurait été une usine à gaz de plus qui aurait brillé par son caractère injuste et inefficace. De fait, les entreprises les plus polluantes devaient en être exonérées pour des questions de compétitivité et les ménages auraient bénéficié d'une compensation, creusant un peu plus des déficits déjà abyssaux.
Je rajouterais également que celle-ci n'aurait en aucun cas eu pour conséquence d'aboutir à une diminution substantielle des émissions de CO2 dans la mesure où il n'existe pas de réelles alternatives aujourd'hui.

D'une manière générale, on s'aperçoit que la protection et la préservation de l'environnement sont devenues à la mode. Ainsi, l'ensemble de la classe politique a dû intégrer cette composante à son programme. De plus, un nombre croissant d'articles et d'émissions de télé sont consacrés à ce sujet. D'ailleurs, l'écologie est aujourd'hui devenue une véritable religion avec ses principes moraux et ses comportements à adopter. Nous en sommes même arrivés à un point où la surenchère est de mise, chacun cherchant à être plus vert que son voisin.

Pour autant, et je pense ne pas être le seul, j'en ai marre que l'on ne parle que de l'environnement du matin au soir. Arrêtons de ne penser qu'à l'écologie et concentrons-nous sur les vrais problèmes. Effectivement, je crois que les Français ont d'autres préoccupations que de savoir si les produits qu'ils achètent sont respectueux de la planète. Je crois au contraire que ces personnes sont plus concernées par leur emploi et leur pouvoir d'achat.

Ce qui est le plus tragique dans cette histoire est que nos dirigeants cherchent à nous culpabiliser nous, pauvres consommateurs, plutôt que de s'attaquer à la source du problème. Il faut d'ailleurs savoir que l'impact écologique de la France est marginal comparativement aux Etats-Unis et à la Chine qui sont les pays les plus pollueurs au monde.
Selon moi, la cause réelle et principale des difficultés environnementales est double. En réalité, les menaces les plus importantes pour la planète dans les années à venir sont la mondialisation et la démographie. Alors évidemment, dit comme cela ce n'est pas forcément évident mais je vais m'en expliquer.

Premier point, la mondialisation.
Aujourd'hui, le système capitaliste est la règle pour la plupart des pays du monde. Parallèlement, il n'a échappé à personne que nous vivons dans une économie mondialisée à outrance avec un nombre d'échanges croissant par delà les mers et les océans. De plus, il est manifeste que la concurrence internationale contraint les entreprises à minimiser toujours plus leurs coûts dans le but de maximiser les bénéfices. Cela passe notamment par un recours grandissant aux délocalisations. La conséquence de tout cela est que la force productive est située en grande partie  dans les pays émergents asiatiques alors que le gros des consommateurs se trouve à l'ouest, en Europe ou en Amérique. Cette situation requiert donc de transporter en masse ces produits manufacturés, ce qui implique l'émission de gaz carbonique mais aussi la consommation de carburant en grande quantité.
Nous assistons donc à une réduction des coûts de production mais à un accroissement progressif du coût environnemental.

Deuxième chose, la démographie.
La démographie constitue aujourd'hui un problème majeur pour nos sociétés. En effet, la population croît de manière exponentielle, et plus rapidement que l'économie, ce qui créé des déséquilibres importants dans différents domaines. Ainsi, il manque, ou va manquer prochainement, des infrastructures (logement, écoles ...) pour accueillir ces personnes supplémentaires. De plus, cela pose la question de la nourriture qui devra être produite en quantité suffisante pour sustenter tout le monde. Or il s'avère que cela est très problématique, comme l'attestent les émeutes de la faim au printemps 2008.
La surpopulation entraîne donc immanquablement davantage de pollution directe (rejet CO2 ...) mais nécessite aussi une augmentation de la production mondiale et un aménagement du territoire, ce qui a des conséquences parfois irrémédiables sur l'environnement (déforestation ...).
Cette question de la démographie avait d'ailleurs été soulevée par Thomas Malthus en son temps.

Mais alors que peut-on faire pour inverser la tendance ?
A notre niveau, je dirais peu de choses si ce n'est suivre les recommandations habituelles : couper l'eau lorsque l'on se brosse les dents, éteindre la lumière en sortant d'une pièce, privilégier la douche au bain ...
En fait, c'est au niveau national et international que se situent les vrais enjeux. Voici quelques solutions qui me semblent aller dans le bon sens.

- réguler la population mondiale. Si le problème vient d'un surnombre, il faut oeuvrer à limiter la croissance de la population. Cela peut, par exemple, se traduire par le développement de la contraception dans les pays à fort taux de natalité. Néanmoins, le sujet est sensible car touchant à la vie. Il me semble pourtant urgent de s'intéresser aux questions démographiques tant elles constituent un élément central de notre futur.

- relocaliser la production. Le transport des marchandises étant à l'origine d'une forte pollution, il paraît légitime de chercher à s'en affranchir au maximum. La solution passe alors par le retour des entreprises sur le lieu de consommation, c'est à dire en France ou en Europe pour ce qui nous concerne. Cela permettra, en outre, de lutter contre le chômage et les déficits.
Toutefois, cela ne se fera pas par magie ou en comptant sur la bonne volonté du patronat. C'est pourquoi je propose deux pistes. La première est la mise en place de mesures protectionnistes aux frontières de l'Europe. Je pense notamment à une sorte de taxe carbone qui pénaliserait les produits les moins propres et provenant des zones les plus éloignées. Une seconde voie est de développer le patriotisme économique. Concrètement, cela revient , pour un consommateur, à privilégier les produits fabriqués localement.
L'avantage de ces mesures est qu'elles permettent d'agir positivement sur l'environnement mais également sur l'économie. Il s'agit donc là d'un coup double.

Cela étant, je sais que de telles mesures n'ont que peu de chances d'aboutir. En effet, le libre-échange est devenu la norme et y contrevenir est sanctionné pécuniairement par les instances internationales (OMC, UE ...). De plus, certains y voient là un certain repli sur soi. Néanmoins, les Etats-Unis et la Chine utilisent déjà des procédés similaires sans que personne n'ait rien à y redire. En n'agissant pas, l'Europe est la grande perdante de ce dogmatisme. D'ailleurs, cela s'est nettement vu lors du dernier G20, où l'Union Européenne a fait les frais de l'entente entre les deux pays précédemment cités.
Je crois donc qu'il est grand temps pour nos pays d'arrêter d'être rouler dans la farine et de se battre à armes égales avec les puissants de ce monde. Cela ne serait ni plus ni moins que de la légitime défense ...

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