lundi 18 juillet 2011

Primaires socialistes : avancée démocratique ou stratagème électoral ?

Ca y est la période de dépôt des candidatures pour la primaire socialiste s'est officiellement terminée le 13 juillet dernier. Seront donc candidats, par ordre alphabétique : Martine Aubry, François Hollande, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls pour le PS et  Jean-Michel Baylet pour le Parti Radical de Gauche (PRG).
Six candidats s'affronteront donc les 9 et 16 octobre prochains lors d'un vote ouvert à tous militants mais aussi aux sympathisants.
 
Cette primaire est quelque chose de novateur dans notre pays. En effet, ce système de désignation d'un candidat à l'élection présidentielle, très répandu aux Etats-Unis, fait ses premiers pas en France. Alors certes un tel processus avait déjà été organisé par les socialistes en 2006 mais il s'agissait d'une version édulcorée dans la mesure où seuls les adhérents du parti avaient été sollicités.
Cette primaire est donc un outil nouveau qui s'inscrit pleinement dans le cadre de la rénovation souhaitée par les dirigeants socialistes. On peut toutefois s'interroger sur sa pertinence et son bien-fondé.
 
A priori rien ne me dérangeait dans l'organisation de ces primaires. Je dois même reconnaître que celle-ci suscitait chez moi un certain enthousiasme. Pour autant, cet engouement a rapidement laissé place à une relative déception et même à une prise de distance, et ce pour plusieurs raisons.
 
Pour commencer, il me semble nécessaire d'émettre quelques réserves sur le principe même des primaires. Comme je l'ai dit précédemment, je n'avais éprouvé, par principe, aucun préjugé ni rejet vis-à-vis de ce système. De fait, celui-ci pouvait s'avérer être une bouffée d'oxygène dans notre vie démocratique. Malgré tout, il apparaît que cette primaire peut-être interprétée comme redondant avec le premier tour de l'élection présidentielle dans la mesure où celle-ci est ouverte à tout le monde.
 
Ensuite, et c'est la principale critique que j'oppose aux socialistes, est que cette primaire se résume finalement à un casting. En effet, je regrette qu'un réel débat de fond ne soit pas organisé entre les différents candidats afin de mettre en avant les divergences qui peuvent exister. Ainsi, hormis peut-être Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Manuel Valls qui se distinguent quelque peu, il paraît clair que Martine Aubry et François Hollande sont parfaitement interchangeables. D'ailleurs, ces derniers reconnaissent eux-mêmes qu'ils sont d'accord sur la plupart des sujets et que peu de choses les différencient. En clair, le choix se fera sur des critères subjectifs tels que l'image ou la communication tant les deux candidats sont bonnet blanc et blanc bonnet.
 
Pour autant, est-ce vraiment surprenant ? Je ne le crois pas. De fait, s'il existait de trop importantes divergences comment les candidats défaits pourraient-ils se ranger derrière le vainqueur ? Cet état de fait pose donc la question de la légitimité et de la pertinence de cette primaire.
 
Au final, ce système de désignation de candidat, qui devait être novateur et porteur d'espoir, s'avère décevant dans la mesure dans la mesure où celui-ci reste petit-bras et ne va pas au bout de sa logique.
En l'état actuel des choses, la primaire socialiste semble se diriger vers un duel Aubry-Hollande qui consisterait alors à une opposition de personnes et non de projets tant les deux s'inscrivent dans le système social-démocrate, libéral et européiste.
En bref, rien de nouveau sous le soleil au PS depuis 1983 et l'ouverture de la parenthèse libérale. C'est bien là tout le problème de ce parti qui ne semble pas avoir retenu les leçons de la crise ...

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