mercredi 13 juillet 2011

Les écolos disent oui à Joly mais non à la Lybie

Hier, mardi 12 juillet, nos amis écologistes étaient à l'honneur ou tout du moins avaient l'honneur des médias. En effet, deux évènements importants se tenaient lors de cette même journée : le résultat de la primaire verte et le vote sur le Lybie.
 
Sans surprise Eva Joly a finalement été choisie comme candidate EELV pour l'élection présidentielle avec 58,16 % des voix aux dépens de Nicolas Hulot.
Est-ce vraiment surprenant ? Oui et non en fait. Effectivement, le choix de l'ancienne magistrat est assez logique tant elle incarne la ligne traditionnelle des Verts tout en étant une bleue en politique, découverte à l'occasion des européennes de 2009. De plus, celle-ci symbolise, à tort ou à raison, l'éthique et la droiture. Enfin son côté sérieux voire même austère rassure et contraste fortement avec le pouvoir en place, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose.
A l'inverse, Nicolas Hulot aurait pu bénéficier de son charisme, nettement plus important que celui d'Eva Joly, ou encore de son engagement de longue durée pour la cause écologique. Malgré tout, ces points positifs n'ont pas suffi à inverser la tendance du premier tour. On peut même dire que ces "avantages" ont été largement contrebalancé par des prétendus handicaps jugés rédhibitoires par certains. Je pense notamment à certaines accointances avec le centre et la droite, et en particulier avec Jean-Louis Borloo, ou encore aux subventions versées par de grandes entreprises à sa fondation.
Par ce choix EELV perdure dans la droite lignée de ces dernières années avec des candidats assez "insipides" et sans réelle cohérence profondeur programmatiques. Malgré tout, on peut penser que les derniers succès électoraux et les récents évènements environnementaux permettront de réaliser un score honorable, sinon de limiter la casse. Par ailleurs, il y a fort à parier qu'une alliance avec le PS verra assez rapidement le jour, permettant ainsi aux écologistes de rester sur le devant de la scène.
 
Parallèlement à la primaire, les écologistes se sont également illustrés lors du vote sur la poursuite de l'engagement de nos troupes en Lybie. En effet, les parlementaires verts et communistes, ainsi que certains députés non-inscrits, se sont opposés à la demande de François Fillon.
Le sujet étant sensible, il me semblait important que les représentants du peuple puissent en débattre. Pour autant, et même si je dois m'incliner devant ce vote, je ne m'en satisfais pas. Il est vrai que ma position concernant cette guerre a évolué à plusieurs reprises. De fait, j'ai tout d'abord été opposé à un tel engagement puis je me suis résigné, devant les faits, à soutenir une intervention militaire dans le cadre de l'ONU.
Aujourd'hui, et compte-tenu de l'évolution de la situation, je crois qu'il est temps de se retirer de ce pays. En effet, après quatre mois et 160 millions d'euros, nous en sommes plus ou moins au même point. Certes notre devoir était d'éviter le massacre de milliers de civils par Kadhafi mais nous n'avons pas le droit ni la légitimité de déchoir un dirigeant en place tel que cela semble être le cas actuellement. A l'instar des révolutions en Egypte ou en Tunisie, c'est au peuple de prendre en main son destin et de décider de son avenir.
Chercher à influencer le cours de l'Histoire de manière dissimulée, comme ce fut le cas en Côte d'Ivoire avec l'arrestation de Laurent Gbagbo ou en Lybie avec le parachutage d'armes légères, n'est pas digne d'un pays tel que le notre. La France ne doit pas reprendre le flambeau des Etats-Unis. Les conséquences d'un tel bellicisme seraient trop dramatiques, tant à court terme qu'à plus longue échéance.
De même qu'en Afghanistan où un retrait progressif des troupes va être engagé, il me semble impératif que nos soldats rentrent au plus vite à la maison. Cette guerre n'est pas notre guerre et le prix payé est déjà trop important. Une escalade militaire serait la pire des décisions. Une solution diplomatique pour une sortie de crise pacifique constituerait alors une meilleure alternative.  

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