dimanche 29 avril 2012

Yann Piat ou le pire de la politique

Récemment Canal + diffusait un film réalisé par Antoine de Caunes : Yann Piat, chronique d'un assassinat.
S'agissant d'un film à forte consonance politique, j'étais assez impatient de le voir. Et je dois dire ne pas avoir été déçu. Bien au contraire. Et il est clair que la qualité des acteurs, et notamment Karin Viard, y est pour beaucoup.
 
Mais c'est surtout l'aspect politique de ce film qui m'a grandement intéressé. Avant cela, je ne connaissais pas du tout Yann Piat. Et je crois que c'est bien dommage. En effet, je pense que cette femme et son histoire devraient être plus connues du grand public et en particulier de la jeunesse qui souhaite s'engager dans la vie publique.
 
Évidemment ma seule source d'information sur Yann Piat est la fiction d'Antoine de Caunes. Or il est possible que celle-ci soit subjective et parcellaire donc mon opinion le sera peut-être également. Cette réservé étant posée, je crois malgré tout que ce film permet de se faire une bonne idée de la personnalité de Yann Piat.
 
Le moins que l'on puisse dire est que la vie de cette femme fut très, très mouvementée. Initialement membre du Front National par amitié pour Jean-Marie Le Pen, elle fut élue député du Var en 1986 puis réélue en 1988. Par la suite, elle fut exclut du FN et rejoint l'UDF avant de voir son mandat renouvelé en 1993. Tout au long de sa carrière, Yann Piat s'est battue contre la corruption et la collusion entre mafia et classe politique. Sa volonté de transparence et son entêtement à lutter pour la justice lui ont coûté cher puisque celle-ci fut assassinée le 25 février 1994.
 
Peut-être à tort, il me semble que Yann Piat fut une femme bien et digne d'admiration. En m'appuyant sur les éléments de ce film, je pourrais tout à fait prendre la députée du Var comme modèle. En effet, celle-ci possède toutes les qualités que j'apprécie chez une personnalité politique : courage, abnégation, constance ...
Ce qui m'a le plus marqué chez cette femme c'est sa fidélité à ses idées. Ainsi, celle-ci a pris ses distances avec le FN et Jean-Marie Le Pen, pourtant son parrain, lorsque la ligne du parti ne correspondait plus avec ses valeurs. De même, c'est au péril de sa vie que la député a mené son combat contre la corruption.
 
Et s'il est un autre élément récurrent du film, outre le parcours personnel de Piat, c'est bien cette collusion qui existe entre le milieu mafieux et la classe politique varoise. Si cela était vrai dans les années 1990, il faudrait être naïf pour croire que le passé est révolu. Malheureusement aujourd'hui de telles combines perdurent toujours avec la mafia mais aussi avec le monde des affaires.
 
A mon plus grand regret, les François voient la classe politique comme une caste de tricheurs corrompus qui cherchent s'en mettre plein les poches aux dépens de l'intérêt général. Évidemment cela n'est pas totalement faux et différents scandales récents sont venus entacher encore un peu plus l'image  de la politique, tant à gauche (Bouches-du-Rhône, Nord-Pas de Calais) qu'à droite (Karachi, Bettencourt).
 
Dans la lignée de la députée du Var, il me semble donc nécessaire de chercher à nettoyer les écuries d'Augias comme disait Patrick Devedjian. Clairement la tâche n'est pas aisée et le décrassage ne se fera pas un jour. Mais c'est par un travail de longue haleine que nous pourrons aboutir à assainir la politique de tous ses éléments indésirables qui s'enrichissent sur le dos du peuple.
En ce sens, il est donc dommage qu'il n'y ait pas davantage de Yann Piat. On peut alors seulement souhaiter que la jeune génération prenne exemple sur cette femme tombée pour ses idées.

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