dimanche 21 septembre 2008

Forum Libé à Grenoble - Suite

Le forum libération, organisé par le journal du même nom, s'est terminé dimanche après trois jours de débats.
Si je devais donner mon sentiment à propos de cet évènement, je dirais que j'ai été plutôt déçu. Déçu car même si les sujets paraissaient alléchants, les débats n'ont pas été à la hauteur de mes espérances.

Avant de détailler chaque débat, quelques remarques d'ordre général. Tout d'abord, je trouve que les débats ont manqué de vivacité, et cela essentiellement car les intervenants avaient un avis similaire ou tout du moins très proche. De plus, il apparaît que les propos des face à face étaient souvent éloignés du sujet initial. Enfin, je tenais à signaler le manque de respect hallucinant de certaines personnes du public.

Venons en maintenant au coeur des choses. Ayant assisté à dix débats, je vous propose un bref résumé de chaque table-ronde puis je donnerais mon avis, de manière sommaire, sur les thèmes abordés.


 Une justice pour punir ou réinsérer ?
Les interventions des deux protagonistes ont été plutôt intéressantes malgré des points de vue peu différents.  Je regrette simplement deux choses. La première est que la notion de réinsertion a peu été abordée. La seconde est que les réactions du public ont été assez véhémentes envers la ministre, ce qui est dommage.

Concernant le sujet, je crois que la question ne se pose pas puisque, selon moi, la Justice doit jouer les deux rôles. En effet, je pense que la prison a bien évidemment un rôle punitif mais elle doit aussi avoir un objectif de résinsertion pour que les ex-détenus reprennent une vie normale et ne récidivent pas.
Le cas des pédophiles et tueurs en série a été évoqué. Pour moi, ce genre d'individus est un poids pour la société et je ne trouve pas normal que ceux-ci passent tant de temps en prison au frais du contribuable. Je crois que des solutions doivent être envisagées afin de résoudre ce problème et cela d'une manière ou d'une autre.


L'université peut-elle rattraper son retard ?
Ce débat m'a semblé très intéressant car tous les aspects de la fac ont été abordés (logement, études ...). J'ai beaucoup aimé le parallèle fait avec Grenoble même si cela a conduit à faire un peu trop de pub pour la ville. En outre, la structure du débat (diagnostic puis solutions) a facilité la compréhension des propos.

Sur l'université, et je suis directement touché par ce sujet, je crois que rien n'est perdu et que le retard est largement comblable. Je pense pourtant qu'une des mesures à prendre est de ne pas accepter tout le monde. De plus, je crois qu'une entraide entre étudiants serait bénéfique pour tous.


Quelle place pour les services publics dans l'Union ?
Il est vrai que j'attendais beaucoup de ce débat car l'Europe est une question importante. J'ai, toutefois, été grandement frustré par la teneur du débat entre deux fervents défenseurs de l'UE telle qu'elle est actuellement. Aussi, les échanges on surtout tourné autour du traité de Lisbonne et des prétendus bienfaits la concurrence libre et non faussée. Cela s'est malheureusement fait au dépend du sujet initial.

Personnellement, je suis attaché aux services publics françaiset je crois que le services publics doivent être assurés par des entreprises publiques. En l'état actuel des choses, l'UE a tendance a encouragé les privatisations, ce qui me semble quelque peu contradictoire.


L’euro : un frein à la croissance ?
Ce débat était complètement hors-sujet puisque les propos tenus tournaient autour de la crise financière. Les seuls éléments à propos de l'euro concernaient son rapport au dollar et à la BCE (Banque Centrale Européenne).

Sur ce sujet vaste et compliqué qu'est l'euro, je serais bref car je ne maîtrise pas tous les tenants et aboutissants de ce problème. Quelques mots tout de même pour dire qu'un euro fort pénalise nos exportations, ce qui ne favorise pas la croissance. De plus, je crois que la politique monétaire de la BCE n'est pas forcément optimale dans la mesure où son seul objectif est de lutter contre l'inflation.


Comment intéresser les peuples à l'Europe ?
Lié également à l'Europe, ce débat me semblait prometteur mais ce fut seulement une déception de plus. La première chose est que les intervenants étaient tous deux socialistes et tous deux pro-européens, ce qui n'encourageait pas vraiment le débat puisque les avis étaient semblables. Le plus pitoyable est que peu de solutions concrètes ont été proposées enfin je dirais plutôt que Fabius a déroulé le programme du PS pour les européennes. Je me suis cru, pendant quelques instants, à un meeting électoral du PS, rue Solférino. Néanmoins, je reconnais que dans ce discours, quelques pistes ont été lancées.

Pour intéresser les peuples à l'Europe, je crois que la première chose à faire est que l'Europe s'intéresse aux peuples, à leurs attentes et prenne en compte leurs craintes et leurs choix. Ensuite, l'Europe doit communiquer sur les projets qu'elle met en oeuvre. Enfin, je pense que l'Europe, pour être aimée à sa juste valeur, doit cesser d'être un lieu de libre-échange sans régulation et doit mettre en avant des projets en matière de recherche par exemple.


Quelles frontières pour l’Europe ?
Cette table-ronde était en quelque sorte au coeur des débats sur l'élargissement de l'UE. Les propos furent très intéressants même si ceux-ci tournaient autour de la Turquie. Je regrette cependant que les raisons et les conséquences de cet élargissement n'aient pas été abordées.

Je crois que l'élargissement de l'UE a été, est et sera une erreur. En effet, comment peut-on espérer gérer 27 pays tous différents les uns des autres, que ce soit au niveau culturel, historique ou économique. Concernant la Turquie, je m'oppose à son entrée même si des négociations sont en cours. Je pense que l'UE est ingérable, en partie à cause de ces différences. En revanche, il me semble que le fait de ne pas être membre n'empêche pas de mettre en place des relations privilégiées avec nos voisins, dont la Russie et la Turquie.


Immigration et intégration sont-elles conciliables ?
J'attendais beaucoup de ce débat car l'immigration est un problème auquel doit faire face la France et plus largement l'Europe. Toutefois, je trouve que les intervenants sont passés à côté en ne parlant pas d'immigration (pourquoi, comment lutter ...) ni d'intégration. En ce qui concerne les invités, Mme Amara a trop rappelé son passé à ni pute, ni soumise et le fait qu'elle est fille d'immigré. Cela a énervé la salle, qui je le signale, a eu un comportement odieux. Mme Traoré, même si elle a provoqué une sorte de fanatisme autour de sa personne, n'a pas parlé d'immigration. Elle s'est contentée, malgré ses dires, d'un discours caricatural sur l'Afrique en invoquant la responsabilité de l'Occident. En gros, nous avons eu droit au " grand méchant blanc qui est responsable de tous les malheurs du pauvre petit noir". Elle a également insinué que l'Afrique n'a pas besoin de l'aide des pays développés. Je trouve cela stupide dans la mesure où si demain tous les aides (d'Etats ou d'ONG) cessaient, le continent africain courrait droit à sa perte.

Mon avis sur le sujet est assez tranché. Je crois que l'immigration zéro n'est ni possible, ni souhaitable. En effet, en l'absence de réel contrôle des entrées et sorties du territoire, il n'est pas possible de gérer ce phénomène.
Ces flux sont préjudiciables pour les pays d'accueil (travail clandestin...) mais également pour les pays de départ (fuite des compétences, baisse démographique).
Une des solutions à envisager est alors le co-développement afin d'aider les populations.
L'immigration choisie est également dommageable dans la mesure où les compétences pourraient être développées au sein même du pays, plutôt que d'être importées.
Finalement, à court terme, la limitation de l'immigration doit être fortement envisagée avec, en parallèle, un effort accru d'intégration. Sur le long terme, la mise en place d'un co-développement semble être intéressante.
Sur le sujet de l'intégration, je crois que l'Etat doit jouer son rôle mais il faut également que les nouvelles populations "jouent le jeu" en acceptant les valeurs du pays et en faisant tout pour s'adapter (emploi, logement ...).

Faut-il avoir peur de la Russie ?
Ce débat a été très intéressant puisque beaucoup d'aspects de la Russie ont été abordés, que ce soit au niveau historique ou géopolitique. Les relations avec la Géorgie on bien évidemment été évoquées tout comme les rapports avec ses autres voisins.

Le conflit russo-géorgien qui s'est tenu durant l'été a eu pour effet de remettre la Russie sur le devant de la scène. Je crois que, durant des années, ce pays a été quelque peu laissé de côté au profit des Etats-Unis. Il me semble important de ne pas laisser en marge une telle puissance mais le discours doit rester ferme pour éviter toute dérive. En outre, il ne faut pas oublier que nous dépendons de cette nation pour le pétrole et le gaz.

La crise financière commence-t-elle ou finit-elle ?
Les propos étaient en phase avec le sujet mais ceux-ci m'ont semblé un peu compliqués à suivre car les intervenants utilisaient des données techniques. Je trouve cependant dommage que la crise n'est pas été expliquée de manière simple.

La crise financière a débuté aux Etats-Unis et s'est propagée à l'Europe. Je crois que celle-ci n'est pas finie et que ses effets sont amplifiés par la superposition avec d'autres crises.


Est-ce possible de relocaliser l'économie ?
Débat plutôt intéressant mais qui portait sur la mondialisation et de ses effets.  Je m'attendais plus à une conférence sur les causes des délocalisations et les solutions permettant d'y faire face, d'où une certaine déception.

Actuellement, de plus en plus d'entreprises quittent la France pour l'Asie afin de faire baisser leurs charges. Cela entraine bien évidemment du chômage dans les pays occidentaux. Je crois que l'une des solutions pour lutter contre ces délocalisations est l'actionnariat salarié. En effet, si les employés sont propriétaires de leur entreprise, ils pourront s'opposer à un éventuel départ. De plus, il faudrait que les pays émergents luttent contre l'exploitation de leur population. Ce problème est toutefois compliqué et ne pourra se résoudre qu'au prix de négociations et de tractations.


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