samedi 15 novembre 2008

Le déséquilibre mental, un permis de tuer ?

Un étudiant de 26 ans est mort mercredi soir, quelques heures après avoir été poignardé dans le centre de Grenoble par un homme, qui s'était échappé d'un hôpital psychiatrique et qui avait déjà commis trois agressions du même type dans le passé.
Cet étudiant-chercheur dans une école d'ingénieurs est mort vers 22h45 au CHU de Grenoble, où il avait été admis dans un état critique après avoir reçu un coup de couteau dans le ventre en fin de matinée dans une rue commerçante.
Peu avant, l'auteur présumé du coup de couteau, âgé de 56 ans était en promenade dans la cour de l'hôpital de Saint-Egrève (Isère) où il avait été placé d'office et où il disposait d'un accès libre au parc, lorsqu'il a fugué. Il a ensuite pris un bus pour Grenoble, acheté un couteau et poignardé l'étudiant en sortant du magasin.
L'agresseur, qui souffrirait de schizophrénie et "entendrait des voix", a été interpellé sur les lieux de l'agression et avait réintégré l'hôpital mercredi soir.
Source : l'express.fr

Au mauvais endroit, au mauvais moment. Voila comment on pourrait caricaturer ce drame. En effet, le meurtrier a poignardé le premier individu qu'il a rencontré, et cela aurait pu être n'importe qui. Je crois, cependant, que cette tragédie aurait pu être évité car il me semble qu'il y a plusieurs erreurs dans cette affaire :


- tout d'abord, le criminel est un déséquilibré atteint de schizophrénie qui s'était échappé de l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève. Cela pose donc le problème de la surveillance des patients par le personnel hospitalier.
Certes, les effectifs sont insuffisants mais cela ne peut être la seule raison.

- De plus, même si l'agresseur ne s'était pas sauvé, il bénéficiait, depuis février 2008, de sorties d'essai hebdomadaires. Il aurait ainsi eu l'occasion de perpétrer son acte lors de ces sorties. Au vu des faits, on peut légitimement s'interroger sur la qualité de l'évaluation de l'état mental du patient, évaluation qui a entraîné les autorisations de sorties.

- Enfin, il apparaît que cet homme est un multirécidiviste puisque ce meurtre est le troisième après deux agressions du même type en Isère, en 1995 et 2006. On peut alors se demander pourquoi cette personne était autorisée à déambuler librement et n'était pas enfermée.


Outre les problèmes soulevés précédemment, cette affaire pose la question de la responsabilité pénale. Effectivement, les personnes atteintes mentalement sont souvent déclarées irresponsables et ne répondent donc pas de leurs actes devant la Justice. C'est notamment le cas pour notre homme qui avait bénéficié d'un non-lieu, du fait de sa santé mentale, dans les deux précédentes agressions le mettant en cause.
Personnellement, je crois que cette histoire d'irresponsabilité pénale est une aberration. En effet, je crois que chaque personne doit être jugée pour les faits qu'elle a commis, et ce sans distinction. Après, je conçois que la santé mentale peut être considérée comme une circonstance atténuante mais je m'oppose à ce qu'elle soit vue comme une sorte d'exonération de condamnations. En outre, je crois qu'une telle décision est profondément injuste pour la victime et sa famille.
Les déséquilibrés devraient donc être jugés comme tout le monde, en prenant néanmoins en compte leur état mental. Je pense, de plus, qu'ils devraient être mis hors d'état de nuire dans des prisons-hôpital et ne devraient en sortir que lorsqu'ils seront guéris.

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