vendredi 7 novembre 2008

Le PS commence sa rénovation

La guerre des chefs a repris de plus belle ce matin au Parti socialiste, au lendemain du vote des militants sur les motions pour le congrès de Reims. Arrivée en tête du scrutin avec 29% des voix, Ségolène Royal a infligé un coup dur à Bertrand Delanoë, qui faisait figure de favori. Soutenu par le premier secrétaire sortant, le maire de Paris (25%) est arrivé au coude à coude avec Martine Aubry (25%).
Les militants ont aussi créé la surprise en octroyant 19% des voix au jeune eurodéputé Benoît Hamon. Un score inespéré, en forme de désaveu pour la «vieille garde» du Parti socialiste. Les motions du «pôle écologique» et «d'Utopia» obtiennent autour de 1,50% à 2%. La participation a été d'un peu plus de 55% (128.978 votants), conforme à l'estimation de la direction avant le scrutin.
Source : Leparisien.fr


Les militants socialistes se sont  rendus, hier entre 17 et 20 heures, aux urnes et se sont donc prononcés pour la motion soutenue par Ségolène Royal. Comme il l'a été souvent signalé, ce scrutin a créé quelques surprises avec la défaite de Bertrand Delanoë, le bon score de Benoît Hamon et également avec l'arrivée en tête de Royal.

Je trouve cependant dommage que la participation ne soit pas plus importante car ce vote est le début de la rénovation, enfin je l'espère, du parti. Je crois donc que les militants doivent faire partie de ce processus afin de remettre en place une réelle force d'opposition, condition nécessaire au bon déroulement de la démocratie.

Je pense toutefois que la direction du parti, pour plus d'efficacité et de visibilité, devrait être complètement rénovée. Pourtant, cela ne peut pas, selon moi, se faire au vu des candidatures actuelles :

- Bertrand Delanoë : Je crois que Delanoë est trop enfermé dans son rôle de maire. Je vois cet homme comme un  membre de la gauche bobo de Paris et il me semble donc très loin des militants de province. En outre, je ne suis pas convaincu qu'il soit prêt à quitter son mandat municipal en cas de victoire.

- Martine Aubry : Bien que cette candidate ait un parcours politique intéressant, je crois qu'elle appartient au passé en raison de ce même parcours. Je ne crois donc pas que Martine Aubry puisse redonner un nouveau souffle au parti. Elle pourrait, au contraire, avoir l'effet inverse.

- Ségolène Royal : Pour moi, Royal a perdu toute crédibilité après ses révélations suite à l'élection présidentielle. De plus, je ne suis pas sûr que cette femme ait la capacité de  prendre la tête du parti. Enfin, Royal est une figure très contestée du PS, il est possible qu'elle ne réussisse pas à unifier les élus et militants autour d'elle ce qui serait catastrophique.

- Benoît Hamon : Je crois que Benoît Hamon est le candidat qui symbolise le plus le renouveau du parti. En effet, étant  jeune, il peut tout à fait changer les choses et remettre le PS en ordre de marche. Je regrette cependant qu'il se situe à la gauche du PS.

- Pôle écologique et Utopia : Ces motions sont anecdotiques ce qui se traduit par un score dérisoire. Il est toutefois important de remarquer leur présence pour le pluralisme électoral.

Les motions présentes me laissent donc sceptique. Je crois, en effet, que les idées sont souvent très proches ce qui pourrait donner lieu à des rapprochements entre motions.
En l'état actuel des choses, aucun candidat ne me satisfait complètement. Selon moi, le nouveau premier secrétaire devrait plutôt être un quadragénaire ou éventuellement un quinquagénaire. Celui-ci devrait être fédérateur afin de rassembler autour de lui toutes les tendances du parti. Je crois également que cette personne ne devrait pas être un présidentiable afin de ne pas créer de conflits d'intérêts au moment des élections.

Il ne faut pas oublier que le nouveau dirigeant du PS, dont le nom sera connu le 20 novembre, influencera fortement la ligne politique et stratégique du parti ainsi que les échéances électorales à venir.

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