jeudi 30 avril 2009

Il faut refuser l'abstention

Voici une admirable déclaration, trouvée sur le blog "action-republicaine" au sujet des européennes du 7 juin prochain. Je me fais donc le relais de cette campagne contre l'abstention.

Le 7 juin prochain, soit dans très exactement quarante jours, se dérouleront les élections européennes, dans le cadre desquels les citoyens français seront appelés à renouveler leur député au Parlement de Strasbourg. 
La tentation est forte, chez nombre de Français, chez nombre de progressistes, de républicains, de souverainistes, de manifester leur mécontentement et leur opposition à l’Europe de Bruxelles en s’abstenant d’aller voter.
 
Pour notre part, nous pensons que cela serait une erreur. Aussi illégitime puisse être cette Europe, et son Parlement, aussi tronquée peuvent être ces élections, l’abstention n’est pas une solution. 
Non seulement, parce que républicain, le vote est plus qu’un droit, c’est un devoir. Mais et aussi surtout parce qu’aussi puissante que pourra être l’abstention – dont il faudra bien reconnaître qu’elle le sera pour des motifs divers -, parce qu’aussi puissant pourra être le message de défiance qui pourra se glisser à son travers, cela n’atteindra pas le moins du monde la machine européiste. 
L’abstention n’empêchera pas le moins du monde cette Europe d’être toujours plus libérale, d’être toujours plus antidémocratique, d’être toujours plus atlantiste. Cela n’empêchera pas cette Europe de continuer à mépriser le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Cela n’empêchera pas cette Europe de continuer à imposer aux Etats ses dogmes ultralibéraux (culte de la « concurrence libre et non faussée », dérégulation à outrance, déréglementation des services publics, interdiction des aides de l'Etat, libre échange intégral, indépendance de la banque centrale, politique monétaire au seul service des marchés financiers, etc.) dont on connaît ô combien l’inefficacité et l’injustice, et qui nous ont conduits à cette crise économique majeure que nous connaissons. Cela n’empêchera pas cette Europe de continuer à inféoder les pays européens à la logique militariste américaine. 
Car on sait très bien ce qu’il arrive lorsque les peuples disent « Non » à cette Europe. Comme en France et aux Pays-Bas en 2005, comme en Irlande en 2008. On s’arrange toujours par passer outre, prétextant que les uns auraient voté à côté de la plaque, que les autres n’auraient pas compris que c’était pour le bien. Qu’on se le dise, il n’en sera pas autrement aux lendemains des élections européennes, où il sera facile à tout à chacun d’interpréter l’abstention à sa guise, bien davantage encore qu’un « Non » d’un référendum.
 
Bref, la protestation seule ne suffit plus. Nous ne pouvons plus en rester à des postures éthiques qui, aussi compréhensibles soient-elles, laissent le champ libre aux européistes, à ces irresponsables qui, aveuglés par leur mysticisme, méprisent tout ce qui n’est pas eux et nous poussent droit dans le mur. Ces européistes qui ont tout intérêt à ce que l’abstention soit la plus forte possible, qu’il n’y ait aucun véritable débat sur l’Europe qui s’installe dans l’opinion publique lors de ces élections. 
Si l’on veut combattre efficacement cette Europe-là, la faire tomber, il faut être pratique. Et ne pas hésiter à retourner leurs armes contre eux. Nous ne devons pas avoir de scrupules à combattre et à harceler les européistes partout où ils prétendent régner en maître, sans opposition possible. Nous ne devons pas avoir de scrupules à s’accaparer des élections qui ne sont en aucun cas seulement les leurs. Nous ne devons pas avoir de scrupules à combattre cette Europe dans son propre cadre. 
Nous nous devons plus que jamais de prendre toute notre place dans le débat public. Non seulement pour y démasquer tous ceux (UMP, PS, Modem, Nouveau Centre, Verts) qui prétendent aujourd’hui vouloir changer cette Europe alors qu’ils l’ont eux-mêmes façonnés en approuvant tous les traités depuis 20 ans. Mais aussi et surtout pour offrir aux Français une autre voie pour l’Europe, en étant force de propositions, concrètes et alternatives. 
Nous nous devons plus que jamais de combattre les européistes sur leur terrain, au Parlement européen. Où les opposants à cette Europe-catastrophe doivent être en nombre pour pouvoir donner de la voix. Non seulement pour être ce grain de sable nécessaire dans leur mécanique destructrice, non seulement pour défendre les intérêts du peuple français, mais aussi et surtout pour y tracer la voie d’une autre Europe, protectrice et respectueuse des nations. 
Qu’on se le dise, les européistes peuvent piétiner des « Non », rester sourd à une abstention massive, mais ils ne pourront jamais se défaire de députés dissidents, véritable empêcheurs de broyer des peuples en rond. 
C’est dans ce sens que nous appelons vivement tous les Français désireux d’en finir avec cette Europe-là à s’investir activement à dans la campagne électorale. Pour qu’enfin un véritable débat sur l’Europe s’installe et que les vraies forces d’opposition et d’alternative à l’Europe actuelle puissent se faire entendre auprès des Français.
 
C’est dans ce sens également que nous nous engageons clairement et sans ambiguïtés aucune aux côtés des listes de « Debout la République ». Au côté de ce parti avec qui nous partageons la même exigence d’une France libre et républicaine, le même désir d’une Europe radicalement différente, une Europe protectrice, respectueuse et au service des peuples. Un parti que nous jugeons aujourd’hui, par son opposition constructive, le plus crédible pour tracer la voie d’une alternative à cette Europe. Nous ne pouvons qu’apprécier l’existence de ses propositions et son intention de présenter un « plan B », initiatives qui le démarque nettement de certains autres partis « eurosceptiques » qui ne savent hélas qu’en rester à de sempiternelles protestations, pour le grand bonheur des européistes.
 
A nous, donc, de nous réapproprier ces élections.

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