samedi 29 mai 2010

Le 29 mai 2005 cinq ans après : la revanche viendra

Toujours en lien avec le cinquième anniversaire du NON au Traité Constitutionnel Européen (TCE), voici un article issu du blog de Laurent Pinsolle. Il va de soi que j'adhère complètement à ses propos.
 
 
Il y a cinq ans tout juste, nous étions près de 55% à choisir de dire « non » au Traité Constitutionnel pourtant soutenu par la majorité du personnel politique et une plus grande majorité encore des médias.

Un refus qui avait du sens
Les partisans les plus bornés du « oui », dont Alain Duhamel et Serge July, ont réécrit l’histoire à leur manière. Cette semaine encore, le premier affirmait dans sa chronique quotidienne que les Français votaient en fonction de qui leur posait la question. A première vue, le raisonnement pourrait sembler tenir puisqu’en 1992, ce sont plutôt les électeurs de droite qui s’étaient opposés au traité de Maastricht, alors qu’en 2005, c’était plutôt les électeurs de gauche.
Pourtant, ce raisonnement est à courte vue. Il vise principalement à discréditer le vote des Français en sous-entendant qu’ils votent comme des veaux. Cela démontre en fait un profond mépris vis-à-vis des citoyens et une forme de doute sournois sur l’idée même de démocratie. Car une telle analyse est profondément injuste. En effet, lors de ces deux votes, 70% de la population s’est déplacée aux urnes, un score supérieur aux élections présidentielles étasuniennes de 2008 !
Mieux, les deux campagnes ont été aussi intenses qu’une campagne présidentielle, dominant outrageusement les informations pendant deux bons mois avant le vote, laissant à chacun le temps de se faire son opinion. Mieux, les listes de best-sellers de l’époque étaient composées pour moitié de livres consacrés au débat en question. Bref, les Français se sont passionnés pour ces débats, se sont renseignés et en ont débattu partout, en famille ou au travail.
D’ailleurs, une autre analyse permet d’expliquer le biais partisan des deux votes. En 1992, la campagne s’est focalisée sur la souveraineté nationale et son éventuel transfert. Il était logique que les électeurs de droite votent davantage « non » que des électeurs de gauche, plus universalistes. En 2005, le débat s’est centré sur le fait que l’Europe se construit sur un modèle libéral qu’elle impose aux nations. Il était donc logique que ce soit les électeurs de gauche qui la rejettent davantage.

La démocratie bâillonnée
Déjà, la réaction d’une partie des battus du 29 mai ne présageait rien de bon. Serge July s’est fendu d’un édito vengeur qui refusait de voir dans ce vote un véritable choix démocratique et rationnel effectué sur une vision de l’Europe sans doute trop différente de la sienne. Les Français auraient eu peur. Ils auraient voté contre Jacques Chirac. Bref, pour les bien-pensants, les Français étaient trop cons pour comprendre l’intérêt d’un traité dont ils étaient pourtant incapables d’expliquer les avantages concrets.
Malheureusement les trois principaux candidats de la présidentielle étaient tous issus du même camp et plaidaient pour un nouveau traité. Nicolas Sarkozy s’est distingué en affirmant que ce qui avait été fait par le peuple pourrait être défait par les parlementaires, trahissant fondamentalement l’esprit de nos institutions à défaut de la lettre (même s’il a eu le courage de prévenir). Mais à l’époque, il promettait un « mini-traité limité aux questions institutionnelles et qui tiendrait compte du « non » des Français ».
En réalité, comme souvent, le président de la République a fait le contraire de ce qu’il avait dit. Alors que le vote du 29 mai 2005 lui permettait de renégocier ce que bon lui semblait, il s’est empressé de ratifier une copie quasiment conforme du Traité Constitutionnel refusé deux ans auparavant. Pour la première fois dans l’histoire de notre République, le résultat d’un vote populaire a été foulé aux pieds par un gouvernement, puis par l’Assemblée car celle-ci a voté pour la ratification du traité de Lisbonne.
Heureusement, quelques résistants (dont Nicolas Dupont-Aignan) ont refusé cette ratification et dénoncé cette mascarade. Et malheureusement, cette crise qui frappe disproportionnellement notre continent, démontre tous les jours davantage que cette construction européenne nous mène dans le mur. L’Europe qui a été construite depuis 25 ans est un boulet attaché aux économies des pays européens, un boulet pour la croissance et l’emploi.
Le 29 mai 2005, nous avons été une majorité à nous exprimer contre cette politique européenne suivie par le PS, l’UMP, le Modem et les Verts. Un jour prochain, cette majorité se retrouvera pour mettre en place un véritable projet alternatif.

2 commentaires:

  1. nadjib le turque23 avril 2015 à 09:08



    A quand l'entrée de la Turquie dans l'UE, pouvez vous me dire ça jeune insouciant?



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  2. Personnellement, jamais j'espère. Mais vu comme nous sommes partis, je dirais 15-20 ans, à moins que l'UE implose avant ...



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