samedi 29 mai 2010

29 mai 2005 - 29 mai 2010 : où en est-on cinq ans après ?

Il y a 5 ans, le 29 mai 2005, la population française rejetait par près de 55 % des suffrages le projet de Traité Constitutionnel Européen (TCE). Trois années plus tard, les vaincus de 2005 prenaient leur revanche en faisant passer par la voie parlementaire ce que le peuple leur avait solennellement refusé : le traité de Lisbonne, fac similé du précédent, fut adopté à une large majorité.
Source : lequotidien.re
 
Je me souviens très bien des débats autour du TCE. La plupart des médias et des politiques relayaient des appels au "OUI". A cette époque, j'étais en seconde et m'intéressait peu à la politique. Néanmoins, je trouvais que ce traité pouvait être une bonne chose pour faire avancer les choses en Europe. Je ne comprenais donc pas comment on pouvait s'y opposer et je croyais que refuser le traité revenait à rejeter l'Europe.
 
Depuis, j'ai pris conscience de mon erreur et je suis donc content que mes compatriotes aient voté NON en 2005. Aussi, je ne peux que regretter que notre cher président ait choisi de passer outre le peuple et de faire ratifier le traité de Lisbonne par le Parlement. En effet, je considère qu'il s'agit d'un déni de démocratie flagrant qui est indigne de la France. Pour autant, l'Union Européenne est coutumière de ces faits puisque les résultats des référendums des Irlandais en 2001, des Hollandais en 2005 et à nouveau des Irlandais en 2008 n'ont pas été pris en compte par les technocrates de Bruxelles, tout du moins jusqu'au moment où la "bonne réponse" sera donnée.
 
Quoi qu'il en soit, le traité de Lisbonne est entré en vigueur depuis le 1er décembre 2009. On nous promettait monts et merveilles, on nous rabâchait que ce traité permettrait à l'UE de mieux fonctionner, d'être plus puissante ... Tout cela pour quoi ? A première vue, pas grand chose si ce n'est davantage de problèmes. L'exemple le plus flagrant est la volonté affichée de doter l'UE d'une direction stable. Malheureusement, nous en sommes arrivés à un point où il existe une flopée de dirigeants : Barroso le président de la Commission, Von Rompuy le président du Conseil Européen, Ashton la représentante des affaires étrangères, Trichet le président de la BCE, Juncker le président de l'Eurogroupe. Mais il faut également tenir compte du chef d'Etat ou de gouvernement qui assure la présidence tournante du conseil de l'Union ainsi que des chefs d'Etats les plus influents et notamment la France et l'Allemagne.
Le traité de Lisbonne a donc transformé encore un peu plus l'UE en une grosse usine à gaz avec la multiplication de pseudo-dirigeants, et cela sans qu'il n'émerge un interlocuteur unique pour le reste du monde comme cela était prévu. Mais cet exemple n'est pas isolé et il existe bien évidemment d'autres dysfonctionnements.
 
En réalité, depuis le 29 mai 2005, nous n'avons pas réellement avancé. Je dirais même plus que nous avons régressé, notamment au niveau démocratique. Pour autant, et malgré la voie sans issue dans laquelle nous nous sommes engagés, nos dirigeants persistent à accélérer sans retenue. D'ailleurs, José Manuel Barroso a confirmé que l'élargissement ne serait en aucun cas ralenti ou remis en cause. Cela est d'autant plus curieux (stupide) que l'UE connaît actuellement une crise très inquiétante.
Mais bon, comme le chantait Ray Ventura, "Tout va très bien, madame la marquise"...

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