lundi 18 avril 2011

France/Italie : les immigrés de la discorde

Si les matchs de football entre les deux sélections sont réputés pour leur tension particulière, les actuelles relations diplomatiques entre Paris et Rome n'ont rien à leur envier. En effet, depuis quelques semaines maintenant les deux pays européens se mènent une petite guerre à distance, souvent par presse interposée. L'objet du conflit : l'immigration tunisienne.
Pour résumer brièvement les faits, on pourrait dire que, suite aux révolutions arabes, de nombreux Tunisiens ont quitté leur pays et entrepris de traverser la Méditerranée direction l'Italie. Cette dernière a alors du faire face à une vague d'immigrés qui, pour la plupart, ne souhaitaient pas rester sur le territoire italien.
 
Jusque là rien d'anormal donc et surtout rien qui ne concerne la France. Néanmoins, sur ce coup là, l'Italie a voulu jouer perso sans recourir à l'aide européenne. Face à un afflux croissant et étant quelque peu dépassées par les évènements, les autorités italiennes ont donc décidé d'accorder des permis de séjour de six mois à ces migrants.
Et c'est là tout le problème. Effectivement, ces permis confèrent à son possesseur le droit de circuler librement au sein de l'espace Schengen. Concrètement, par cet acte l'Italie s'est débarrassée de la patate chaude en la refilant à ses voisins, au premier lieu desquels la France.
Voilà donc pour les faits. Toutefois s'arrêter aux seuls faits serait trop facile. De fait, ces évènements appellent à commentaires à deux niveaux : le cas des immigrés tunisiens et l'espace Schengen.
 
Commençons tout d'abord par le cas qui nous intéresse. Clairement je trouve pitoyable l'attitude des autorités italiennes. Il me semble difficile de prendre une décision aussi couarde et peu responsable. En gros le message est "ils veulent aller chez vous donc débrouillez vous avec eux". Ah elle est belle l'Europe ! Évidemment que la situation n'est pas simple. Pour autant, il aurait été préférable d'agir de manière coordonnée au niveau européen afin de juguler ces flux entrants. D'ailleurs, la France a proposé son aide à son voisin en ce sens.
S'agissant du cas particulier de ces Tunisiens qui fuient leur pays, je crois qu'il faut être particulièrement ferme. De fait, la stabilité du pays étant quasiment revenu, l'asile politique ne peut alors être retenu.
 
Mais l'exode des Tunisiens n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. En effet, la migration n'est pas l'apanage des populations africaines et les peuples de l'Est ne sont évidemment pas en reste. D'ailleurs, les récentes polémiques autour des Roms en est la plus flagrante expression. Ainsi, l'Europe est devenue une véritable passoire, que ce soit en termes de libre-échange de marchandises et de capitaux ou de circulation de personnes.
 
A qui la faute me direz-vous ? A vrai dire à personne et à tout le monde. Enfin plutôt à nos dirigeants en général qui s'en remettent très souvent à plus gros qu'eux (UE, FMI, OMC ...) et qui sont empêtrer dans leur dogmatisme. Ce sont d'ailleurs nos chers gouvernants qui nous ont pondu l'idée d'une zone où tout le monde pourrait aller à sa guise. Le problème de cette initiative est qu'elle favorise les trafics en tout genre (drogue, argent, humains ...) du fait de la suppression de tout contrôle. Mais quoi de plus naturel pour nos amis mondialistes de lutter avec acharnement contre toute forme de régulation et de limitation ?
 
Bien que l'objectif initial ne soit pas condamnable en soi, l'expérience a montré que sa mise en oeuvre a été désastreuse pour notre pays. Malheureusement il semble clair que, malgré un échec patent, personne ne souhaite revenir sur la décision, de peur de reconnaître une erreur que certains avaient anticipée.
Pour ceux qui n'auraient toujours pas compris de quoi je parle, je précise que mes propos concernaient évidemment l'espace Schengen, horrible outil de la mondialisation au service d'un petit nombre.
 
Constater c'est bien mais proposer c'est mieux. Aussi, il me semble important, et c'est ce que je m'évertue à faire sur ce blog, de toujours avancer des solutions pour faire suite aux constats.
Une fois n'est pas coutume, et au risque de me répéter, je crois que le retour à la souveraineté nationale serait plus que bénéfique pour notre pays. Comme dans de nombreux domaines, le recours à l'Etat-nation semble alors être un élément clé.
Concrètement cela consiste à remettre en place un certain nombre de contrôles tant au niveau physique que financier. Bref à remettre des règles là où elles ont été supprimées.
 
Pour autant, et la caricature est facile, cela ne signifie pas qu'il faille bunkériser la France ni à se couper du monde. Cela serait évidemment contreproductif et pourrait avoir de graves conséquences socio-économiques. Seuls la raison et l'intérêt général doivent guider cette évolution qui s'avèrera très probablement salutaire.
Une fois encore il faut veiller à ne pas tomber dans les extrêmes que ce soit d'un côté comme de l'autre. Pour moi tous les sujets doivent être mis en débat et chacun doit avoir la possibilité de s'exprimer dès lors que ses positions sont argumentées. Espérons alors que ce sujet sera un des thèmes abordés durant la campagne présidentielle, sans devenir pour autant une obsession.

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