lundi 10 octobre 2011

Eclairages sur les résultats des primaires

Comme je l'avais annoncé dans un précédent article, je suis donc allé voter dimanche à la primaire socialiste.
Après l'action, les réactions et notamment quelques commentaires sur les résultats de ce scrutin. Alors bien sûr l'analyse est quelque peu compliquée en raison de l'absence de précédent, donc de points de repère, mais il me semble important de revenir sur les différents scores réalisés.
 
- la participation
Selon les organisateurs, la primaire serait un succès si la barre du million de votants était dépassée. Or il semblerait, même si les chiffres définitifs ne sont toujours pas connus, que ce seuil ait été largement atteint puisque le nombre de suffrages s'élèverait à plus de 2,5 millions.
Bien que la droite relativise ce chiffre en le ramenant au nombre total d'électeurs, il convient pourtant de noter que le PS ne compte qu'environ 200 000 adhérents. Cela signifie donc que ce processus a rassemblé bien au-delà du seul parti ce qui était bien évidemment l'objectif.

- François Hollande
Arrivé en pôle position avec 39 %, ce score est toutefois un semi-échec pour l'ancien premier secrétaire. En effet, celui-ci s'avère relativement faible alors même que certains de ses soutiens le voyaient déjà élu au premier tour. En outre, l'écart plutôt restreint avec la seconde n'est pas forcément une bonne chose.

- Martine Aubry
Si la place de Martine Aubry dans le classement n'est pas vraiment une surprise, il n'en est pas moins que ce score est assez encourageant du fait d'un écart inférieur à 10 points avec Hollande. Cela a donc suffit à empêcher un triomphe au premier tour et est surtout de bon augure pour la suite.

- Arnaud Montebourg
Clairement Arnaud Montebourg est la révélation de cette primaire. Le candidat de la démondialisation réussit donc l'exploit de se placer sur la dernière marche du podium, probablement grâce à ses idées novatrices. Gageons toutefois que ce score aurait  être supérieur si le député de Saône-et-Loire n'avait pas souffert du vote utile en faveur de Martine Aubry, voire de Ségolène Royal.

- Ségolène Royal
Après la présidentielle de 2007 et le congrès de Reims de 2008, la primaire de 2011 est le troisième échec de Ségolène Royal en quelques années. Au vu de ce score, on pourrait même parler de cruel désaveu pour la dame du Poitou. En fait, je crois que ce résultat s'explique par deux principales raisons. La "sanction" de l'échec de 2007 et la volonté de ne pas prendre le risque de recommencer en 2012 tout d'abord. Ensuite, le manque d'espace politique du fait de l'émergence de Montebourg. En somme, les votants ont considéré que Royal n'était pas la plus à même de représenter le PS, ce qui n'est pas totalement faux.

- Manuel Valls
Si l'on devait choisir un second perdant outre Ségolène Royal, ce serait bien Manuel Valls. En effet, ce score à un chiffre n'est pas à la hauteur de l'espoir que voulait incarner le maire d'Evry. Il semblerait donc que le discours de vérité n'ait pas vraiment séduit les électeurs de la primaire. En réalité, c'est toute la stratégie et le positionnement de Valls qui sont ici remis en cause. De fait, le candidat s'est trop démarqué par ses sorties polémiques parfois qualifiées de droite et surtout il a été dépassé par François Hollande en ce qui concerne la rigueur économique. Le soutien du premier au second est donc la suite logique des évènements. 

- Jean-Michel Baylet
Deux analyses contradictoires peuvent être faites des 0,7 % obtenus par Jean-Michel Baylet. D'une part, on peut considérer qu'il s'agit d'un succès, certes relatif, qui n'était pas gagné à l'avance et qui a permis de médiatiser tout à la fois l'existence même du PRG et de ses idées. D'autre part, on peut penser que ce score de moins de 1 % est insignifiant et qu'il s'agit alors d'un échec. Cela d'autant plus que celui-ci n'est pas suffisamment élevé pour espérer peser dans le futur.
Selon moi, je crois que l'on est en quelque sorte en les deux versions. En effet, il s'agit d'une réussite médiatique, d'une victoire en reconnaissance mais, dans le même temps, il faut reconnaître que cela ne s'est pas traduit dans les urnes ce qui limite considérablement son poids lors d'éventuelles négociations.
 
Au final, on peut dire que les primaires ouvertes semblent être un processus attrayant qui a contribué à réintéresser les Français à la politique. Cela est d'autant plus vrai que la droite est de plus en plus séduite par ce concept, notamment en vue de 2017.
S'agissant des scores des différents candidats, il apparaît que la logique ait été respectée malgré quelques surprises et déceptions. Il sera toutefois intéressant de suivre les soutiens apportés aux deux leaders par leurs camarades, particulièrement dans la perspective d'un rassemblement post second tour et surtout dans l'optique d'un gouvernement socialiste en 2012.

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