mardi 4 octobre 2011

La candidature Borloo fait pschitt !

Après plusieurs mois de suspense Jean-Louis Borloo s'est finalement exprimé dimanche soir sur le plateau du 20h de TF1. Face à Claire Chazal le président du Parti Radical a annoncé qu'il ne se présenterait pas à l'élection présidentielle de 2012 expliquant, en caricaturant un peu, que sa candidature n'était pas indispensable et qu'elle ferait plus de mal que de bien à la majorité.
 
Il y a quelques mois, dans un précédent article, je doutais déjà de la capacité de Borloo à incarner une alternative au sarkozysme. Malgré tout, la prise de distance croissante avec l'UMP pouvait laisser penser à une réelle volonté de se présenter. Pour preuve, l'ARES (Alliance Républicaine Ecologiste et Sociale) a été créée et certains proches de Borloo (Yade, Hénart, Jégo ...) ont fait sécession avec le parti présidentiel de manière plus ou moins poussée.
 
Ce revirement de situation nous interroge donc sur les raisons profondes qui ont conduit Jean-Louis Borloo a renoncé à cette campagne. Selon lui, cela s'explique par le fait que le centre était divisé, que ses chances d'atteindre le second tour étaient limitées et, de manière implicite, que la "menace FN" couvait.
Ces arguments sont certes acceptables mais je ne pense pas qu'ils en soient l'unique cause. De fait, il semblerait que l'ex-futur candidat ait subit des pressions de la part du président, ce dernier craignant fortement pour sa réélection. On peut également supposer que l'Elysée aura su trouver les mots (ou les postes) pour finir de convaincre l'ancien maire de Valenciennes.
 
Il apparaît donc, comme cela était plus ou moins prévisible, que l'horizon des candidats à la présidentielle se dégage. C'est particulièrement le cas au centre avec le désistement officiel de Jean-Louis Borloo. Mais gageons que rien n'est encore joué dans cette partie de l'échiquier politique. Ainsi, le départ de Dominique de Villepin de République Solidaire, parti créé par lui et pour lui, n'augure rien de bon pour la suite des évènements. D'ailleurs, depuis son acquittement définitif dans le procès Clearstream, l'ancien premier ministre s'est fait étonnamment discret. De là à penser qu'un arrangement ait été trouvé avec le président de la République ...
 
Restent donc Hervé Morin et François Bayrou encore en piste. Le premier a récemment refait part de sa volonté de se présenter. Maintenant que Borloo est out, le chemin est libre. Pour autant, Hervé n'est pas Jean-Louis et rien ne dit que le président du nouveau centre rencontre le même soutien (il stagne à 1 % dans les sondages). Il restera alors à savoir s'il se sent prêt à incarner une candidature inutile et vouée à l'échec.
 
S'il en est un (Nicolas Sarkozy exclu) que cette affaire arrange au plus au point c'est bien François Bayrou. En effet, l'explosion en plein vol de la candidature Borloo a pour conséquence directe de redistribuer les cartes et surtout de replacer le président du Modem au centre du jeu. Il est même fort possible, au final, que celui-ci soit le seul candidat du centre à réellement se présenter.
 
Une fois de plus la politique nous prouve qu'elle est imprévisible et que la vérité d'hier n'est pas forcément celle d'aujourd'hui ni encore moins celle de demain. Si la campagne de 2007 fut intéressante, celle de 2012 sera passionnante. Je dirais même plus qu'elle risque fort de nous réserver quelques surprises. Je pense notamment à l'identité du candidat socialiste, à la potentielle candidature de Jean-Pierre Chevènement ou encore au score de Marine Le Pen.
Je conclurais alors sur une citation d'Otto von Bismarck (homme d'Etat allemand) : "la politique n'est pas une science exacte". Et je rajouterais : c'est ça qui en fait tout son charme et son intérêt.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire