jeudi 20 octobre 2011

La note de la France n'est pas un problème mais bien une solution !

Récemment, l'agence de notation Moody's a menacé la France de dégrader sa note et a mis le pays sous surveillance pour une durée de trois mois. Depuis cette annonce, politiques et économistes sont en ébullition pour tenter de sauver les apparences.
Partout on nous explique que la dégradation de notre note serait une horrible chose qui conduirait à renchérir le coût de nos emprunts. En conséquence, il faudrait donc faire des efforts supplémentaires, c'est à dire accroître l'austérité, pour rassurer les agences de notation.
 
A priori ces explications paraissent censées. Je dirais même plus qu'elles semblent logiques pour le quidam. En effet, la conservation de notre triple A doit être une priorité si l'on ne souhaite pas empirer la situation. D'ailleurs, les médias nous citent sans cesse l'exemple de la Grèce ou de l'Espagne qui ont déjà connu une telle dégradation.
 
Pour autant, il me semble impératif d'arrêter de noircir le tableau et de faire peur aux Français. De fait, la France n'est ni le Portugal ni l'Espagne et encore moins la Grèce. Ainsi, notre démographie et notre structure économique sont très différentes. Malgré tout, il faut bien reconnaître que notre situation n'est pas idéale et qu'une détérioration est tout à fait envisageable.
 
Qu'en est-il aujourd'hui ? Ces derniers mois, les agences de notation ont émis des critiques sévères sur les différentes nations européennes au sujet de leur endettement. Les gouvernements en place ont alors été contraints de mettre en place des cures d'austérité importantes pour tenter de réduire leur dette. On peut toutefois remarquer que cela n'a que peu fonctionné, allant même jusqu'à produire des effets inverses.
Maintenant, ces mêmes agences reviennent à la charge en dénonçant le manque de croissance, donc de recettes pour l'Etat. Clairement c'est l'hôpital qui se fout de la charité puisque ce sont les mesures imposées par ces agences qui sont venues casser la croissance.
En fait, il s'agit là d'un cercle vicieux puisque la rigueur limite la croissance qui entraîne alors davantage de rigueur.
 
Malheureusement pour nous, notre pays, sous la houlette de François Fillon, semble en prendre la direction. Effectivement, après un premier plan de rigueur, le premier ministre a exprimé la volonté de mettre en place de nouvelles mesures d'économies. A mon avis, il est grand temps que Fillon se mettre à relire Keynes et arrête de persister dans son dogmatisme libéral.
 
Mais revenons-en à notre histoire de note. A terme, il est probable que la France perde son triple A. En effet, même si des réformes ont été entreprises à destination des agences de notation (réforme des retraites notamment), il est clair que des efforts supplémentaires seront encore et toujours demandés.
Pour le moment la majorité de nos concitoyens serrent les dents et acceptent de se faire plumer sans rien dire. Toutefois, on peut légitimement penser que cela ne sera bientôt plus le cas et que le mouvement des indignés prendra alors de l'ampleur comme partout en Europe.
 
Bien que la mobilisation de la société civile soit une nécessité, il me semble important que celle-ci trouve un débouché au niveau politique. Cela est d'autant plus vrai que des solutions simples mais méconnues existent.
Je pense notamment à l'abrogation de la loi de 1973, reprise dans le traité de Lisbonne, qui interdit à l'Etat français de se financer directement auprès de la Banque de France. En effet, depuis cette date, les Etats sont obligés d'emprunter de l'argent sur les marchés financiers auprès de banques privées, et ce moyennant intérêts.
Le pire dans cette histoire est que les banques privées empruntent à environ 1 % à la Banque Centrale Européenne (BCE) et prêtent aux nations à au moins 3 %. Il s'agit donc là d'une aberration inouïe.
 
Concrètement, et dans l'hypothèse où l'on sort de ce système absurde, une dégradation de la note de la France n'aurait alors plus d'effet sur notre taux d'intérêt puisque c'est nous-mêmes qui fixons notre propre taux. Cela reviendrait donc à s'affranchir réellement de la tutelle des marchés financiers et de dire "merde" une bonne fois pour toute à Moody's, Standard & Poor's et Fitch.
 
A l'heure actuelle, une telle révolution n'est pas possible dans notre pays tant les Français sont disciplinés voire moutonniers. Pour autant, la situation ne sera plus la même lorsque notre pays aura perdu son triple A et que le gouvernement commencera vraiment, comme ailleurs en Europe, à sacrifier son peuple sur l'autel des marchés financiers. Voilà pourquoi la dégradation de notre note n'est pas un problème mais bien une solution !

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