samedi 24 décembre 2011

"L'arnaque du siècle" de Nicolas Dupont-Aignan

Dans la continuité de mes lectures estivales, je me suis attaqué au dernier livre de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La République. Je ne vais pas ici résumer l'intégralité de l'ouvrage tant celui-ci est fourni mais, en revanche, je vais revenir sur quelques points qui me paraissent intéressants.
 
Tout d'abord, il fut question de la campagne pour l'adoption du traité de Maastricht en 1992. A l'époque ses partisans promettaient plus d'emplois, plus de croissance, plus de protection sociale ainsi qu'une unification économique et sociale de l'Europe. Malgré le soutien de la gauche et de la droite, le traité ne fut adopté qu'à une courte majorité de 51,05 %, faisant alors naître un premier clivage entre fédéraliste et souverainiste.
En 2005, tout recommença et on nous promis à nouveau monts et merveilles : prospérité, protection ... comme 13 ans plus tôt. Ainsi, ce que le traité de Maastricht n'avait pas su/pu faire serait possible avec le TCE. Or les Français, échaudés par les mensonges des fédéralistes, ne sont pas fait avoir une seconde fois et ont dit NON à 54,67 % tout comme les Hollandais.
Mais ces échecs à deux référendums en 2005 n'allaient pas décourager nos dirigeants dans leur fuite en avant fédéraliste. Ainsi, si les peuples ont rejeté le TCE, ce n'est pas car ils y étaient opposés mais car ils n'avaient pas compris ou qu'ils exprimaient leurs mécontentements vis-à-vis de leurs gouvernements respectifs. En conséquence, et puisque le peuple ne sait visiblement pas ce qui est bon pour lui, les futurs traités européens seront approuvés par le Parlement, jugé plus sage et responsable. C'est donc ainsi que le traité de Lisbonne, copie conforme du TCE, fut adopté par tous les Etats de l'Union Européenne. Un viol de la démocratie, vraiment ? Pas selon Nicolas Sarkozy en tout cas.
 
Ensuite, il apparaît que l'auteur consacre un grand nombre de chapitres à l'euro. J'en retiendrais principalement deux points. Le premier est que l'euro a été calqué sur le deutschemark pour le faire accepter à l'Allemagne. De fait, tout a été fait pour que l'Allemagne ne soit pas pénalisée par cette monnaie unique et consente donc à sa création : monnaie forte, refus de l'inflation, indépendance de la BCE, équilibre budgétaire. En somme, l'euro est un mark bis qui sert avant tout les intérêts d'une seule nation : l'Allemagne. D'ailleurs, on voit bien aujourd'hui que la suprématie allemande s'est considérablement renforcée et se traduit maintenant par une domination nette.
Le second est relatif à la création même de l'euro. Comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises sur ce blog, l'Europe n'est pas une zone monétaire optimale ce qui devrait donc exclure de fait l'existence même d'une monnaie unique. Une telle chose serait envisageable dès lors qu'il existerait une mobilité des travailleurs, un budget central et des convergences macro-économiques. Malgré tout cela, nos chers dirigeants se sont obstinés avec les résultats que l'on connaît. Une sortie de l'euro est donc de plus en plus envisagée comme un scénario plausible dans les mois voire les semaines à venir.
 
Enfin, il a été question de la loi de 1973 reprise dans l'article 104 du traité de Maastricht et l'article 123 du traité de Lisbonne. Cette loi induit en fait une privatisation du pouvoir de création monétaire en ce sens qu'elle interdit aux banques centrales de financer directement les Etats. Cela a alors pour conséquence d'obliger les Etats à emprunter sur les marchés financiers, à des taux parfois prohibitifs, au lieu d'obtenir des prêts sans intérêts ou à intérêts faibles par le biais des banques centrales.
Cet état de fait est clairement une aberration dont les effets néfastes sont parfaitement visibles aujourd'hui. Il est tout de même extravagant, et c'est peu dire, que les Etats empruntent à des banques privées à 3, 7 ou 12 % de l'argent prêté à 1 % par la BCE. Le contribuable n'a pas à financer les profits des banques ni les dividendes de leurs actionnaires.
Mais il est bien connu que les banques ne sont pas réputées pour leur philanthropie. A l'inverse, celles-ci s'illustrent davantage par leur cupidité et leur avidité, voire même pour les conflits d'intérêt dans lesquels elles excellent. L'un d'entre eux est d'ailleurs mentionné dans le livre du député de l'Essonne.
Il s'agit du cas de l'agence France Trésor. Cette agence publique a pour but de placer les obligations émises par l'Etat français sur les marchés financiers. Or il apparaît que la plupart des membres de cette agence sont des banquiers. En clair, des banquiers prêtent au nom de la France des fonds empruntés par leurs banques. Mais tout va bien madame la marquise !
 
Bref pour conclure sur ce livre, on peut dire qu'il s'agit d'un ouvrage tout à fait d'actualité que je conseille à tous ceux qui s'intéressent à notre situation économique.

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