dimanche 18 décembre 2011

Honte à vous Axel de Tarlé !

Dans une chronique publiée sur le site du journal du dimanche, Axel de Tarlé juge sévèrement le SMIC en appelant à une modération de la part du gouvernement. Avant toute chose, voici quelques morceaux de choix :
 
"Il n’y a rien de plus facile que d’augmenter le smic. Et pour cause, ce n’est pas l’État qui paie, ce sont les entreprises."
"Plus on augmente le salaire minimal, plus on "smicardise" la société qui se fait rattraper par ce plancher légal."
"Le smic est – et doit rester – une voiture-balai. Et une voiture-balai doit rester derrière le peloton."
"C’est au patron d’augmenter les salaires, pas au Premier ministre ! On n’est pas en URSS !"
"Citons plutôt le modèle allemand : en Allemagne, il n’y a pas de smic."
 
Ah qu'il est rafraichissant de lire le point de vue d'un individu complètement coupé des réalités de la majorité de la population. Que j'aime parcourir les tribunes de bien-pensants qui dégoulinent de condescendance et de mépris pour le peuple.
Et ce texte de ce cher M. de Tarlé en est un superbe exemple. Ainsi, cette personne nous explique que le gouvernement ne doit pas intervenir sur le niveau des salaires, ou alors à la marge, et qu'il faut laisser les chefs d'entreprise gérer leur personnel à leur guise. Mieux, alors que l'on nous vante tant le modèle allemand, pourquoi ne pas le copier une fois de plus en supprimant tout simplement le SMIC ?
 
Loin de moi l'idée de remettre en question la liberté d'entreprendre et de décourager la création d'entreprise. Pour autant, je ne crois pas à la toute puissance des marchés, ni ceux financiers et encore moins celui de l'emploi. En conséquence, il me semble impératif que l'Etat intervienne afin de réguler tout cela.
S'agissant du domaine de l'emploi, l'action du gouvernement passe alors notamment par une revalorisation régulière du SMIC afin que chacun puisse subvenir à ses besoins grâce aux fruits de son travail.
 
Alors bien sûr, cela pose la question de l'impact sur les entreprises. Personnellement, je crois que les entreprises ont une responsabilité plus large que le seul objectif de rentabilité. Cela comprend en particulier l'épanouissement, ou tout au moins le bien-être, de ses salariés. Or cela passe, entre autres, par un salaire décent.
Il est vrai que les salariés sont une charge pour les entreprises mais il ne faut pas oublier qu'ils sont également une ressource indéniable et fondamentale sans laquelle un quelconque fonctionnement serait impossible.
 
En outre, il existe des solutions afin de contrebalancer l'impact de la hausse du SMIC sur les entreprises, et notamment les plus petites d'entre elles. Je rajouterais également qu'il est toujours question des rémunérations les plus faibles. Or ne serait-il pas plus simple et plus juste de modérer les plus gros salaires afin de réorienter la masse salariale vers la base ?
 
Pour terminer, l'auteur nous vante le modèle allemand comme bon nombre de nos politiques actuellement. Tout d'abord, il convient de préciser que l'Allemagne et son économie ne sont en rien un exemple à suivre pour notre pays. Ensuite, supprimer le SMIC et faire confiance au patronat pour répartir équitablement la richesse est bien évidemment une hérésie totale. A la rigueur, on peut envisager que les petits patrons fassent preuve d'une certaine modération mais il y a fort à parier que les managers-mercenaires passent outre toute considération morale et cherchent au maximum à tirer les salaires vers le bas. D'ailleurs, ces derniers mettent en concurrence les peuples du monde entre eux par le biais des délocalisations. Pourquoi ne le feraient-ils pas au sein même d'une nation ?
 
Au final, je ne peux qu'espérer que le texte de M. de Tarlé est une énorme blague visant à provoquer et ne représente pas réellement le fond de sa pensée. Dans le cas contraire, il ne serait alors pas étonnant qu'un soulèvement populaire naisse dans notre pays. Si a priori je n'y suis pas favorable, je crois que cela ne serait forcément une mauvaise chance si cela permettait de faire tomber quelques têtes et en particulier celles des super-privilégiés qui vivent de l'exploitation du peuple. Nous l'avons bien fait en 1789, pourquoi ne serions-nous pas capable de le faire à nouveau ?

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