mardi 27 mai 2008

La grogne des pêcheurs

Depuis quelques temps déjà, les pêcheurs bloquent de nombreux ports de France. La raison : le prix, devenu exorbitant, du gazole et qui constitue une part importante des dépenses des pêcheurs. Ainsi, les frais de carburant sont en perpétuelle hausse mais les ventes de poisson ne suivent pas toujours.
La situation commence cependant à se débloquer suite au déblocage de 110 millions d'euros en faveur de ce secteur. Cette aide pourrait toutefois être jugée illégale par la commission européenne car en aidant ses pêcheurs, la France fausserait la concurrence entre ceux-ci et les marins des autres pays.
Nous ne sommes pourtant pas à l'abri d'une européanisation et d'une généralisation du confit puisque le gazole est utilisé dans de nombreux secteurs d'activité.


Partant de ce constat, on peut en extraire plusieurs problèmes.

 - Le premier est une hausse forte et durable du prix du baril de pétrole (aux alentours de 135$). Cela se répercute alors sur le prix à la pompe où le litre coûte parfois jusqu'à 1,55€ et pénalise donc les professionnels comme les particuliers. Il faut savoir, cependant, que le prix d'un litre comprend entre autres 19,6% de TVA plus 60 centimes de TIPP (Taxe Intérieure sur Produits Pétroliers) pour l'essence et 42 centimes pour le gazole. On a donc environ 55% de taxes sur le prix d'un litre d'essence et 43% sur le prix d'un litre de diesel.

  - Le second est la trop grande dépendance de notre économie vis-à-vis du pétrole puisque cette énergie fossile est utilisée dans presque tous les types de transport (voitures, avions, bateaux ...) mais également dans l'industrie pour la fabrication de plastique. Cet asservissement au pétrole et donc aux pays exportateurs de pétrole (OPEP) nous contraint à subir, dans une certaine mesure, les fluctuations des tarifs de l'or noir.

 -  Enfin,  on peut voir que l'Union Européenne, prétextant la libre concurrence, est frileuse quant à ces aides accordées et souhaite ainsi limiter les mesures du gouvernement français pour tenter d'améliorer la situation. En outre, il faut savoir que l'UE impose aux pêcheurs européens des quotas de pêche afin de préserver la quantité de poisson en mer en leur permettant de se reproduire. Ce principe est, en soi, louable mais l'ennui est que les marins de pays n'appartenant pas à l'UE tels que la Norvège ou la Russie peuvent, eux, pêcher sans quotas, ni réglementations drastiques. De plus, il apparaît que pour pouvoir répondre à toute la demande en poissons, les pays de l'UE sont obligés d'en importer.


Alors quelles solutions pour remédier à ces problèmes ?

 - Pour diminuer le prix des carburants, il pourrait être tentant de supprimer ou de baisser la TIPP afin d'alléger les taxes mais cela n'est, à mon avis, pas viable à terme car cette taxe est la 4ème plus grosse recette de l'Etat (après la TVA, l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés). Aussi, si les recettes sont réduites les dépenses vont donc diminuer en conséquence, ce qui n'est pas forcément souhaitable selon les postes de dépenses sacrifiés.
De plus, cela n'aurait pas d'incidence sur les pêcheurs car ceux-ci en sont exonérés.

 - Afin de compenser cette hausse du carburant, il conviendrait plutôt de développer des énergies alternatives. Des recherches sont actuellement menées sur des voitures électriques (mais cela pose le problème de la production d'électricité qui est aujourd'hui réalisée en grande majorité grâce au nucléaire et du traitement des déchets rejetés), des voitures roulant à l'hydrogène qui paraissent assez prometteuses. Je m'oppose cependant à l'utilisation de biocarburants utilisant des ressources agricoles car cela entraîne une hausse du prix des matières premières liée à un accroissement de la demande et une stagnation de l'offre.
Pour se libérer du carcan qu'est le pétrole,  il faut encourager les entreprises et les particuliers à investir dans la recherche et le développement de ces énergies nouvelles en accordant, par exemple, un crédit d'impôt.

 - Concernant la réticence de l'UE aux aides accordées, il apparaît que la France ne peut décider de ce qui est bon pour ses citoyens. Les pays européens sont donc assez limités dans leurs actions pour soi disant respecter la concurrence mais il faut alors laisser à ces pays les moyens d'être compétitif par rapport aux nations extra-européennes en négociant des accords internationaux et non seulement au niveau européen, et ce pas uniquement dans le domaine de la pêche.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire