samedi 14 juin 2008

Le peuple irlandais s'oppose au traité de Lisbonne

Jeudi 12 juin 2008 était un jour de référendum en Irlande. En effet, ce pays est la nation européenne soumettant la ratification du traité de Lisbonne au peuple, les autres (dont la France) l'ayant fait ratifier par voie parlementaire. Après comptabilisation des voix, c'est le NON qui l'a emporté avec 53,6 % contre 46,4 % pour le OUI et avec une participation de 53,1 %.
Certains partisans du OUI ont crié au scandale car les irlandais se sont opposés à l'UE alors qu'ils ont bénéficié de nombreuses aides financières de Bruxelles. Il faut toutefois savoir que les irlandais ne sont pas contre l'UE en tant que telle mais ils se sont dressés à travers leur vote contre son fonctionnement, qui est actuellement plutôt lointain des citoyens européens. Effectivement, même si le parlement européen est élu au suffrage universel direct, la commission européenne, qui a une très grande importance, est composée d'individus nommés par chaque pays. Ensuite, il faut rappeler que ce traité dit simplifié (il fait tout de même 478 pages) est la reproduction quasi-identique du Traité Constitutionnel Européen (TCE) qui a été rejeté en 2005, par référendum, par la France et les Pays-Bas. C'est donc une sorte de contournement de ce choix par les pays membres qui, pour être assuré de la ratification du traité, ont fait appel à leur Parlement respectif, sans consultation du peuple.

Alors que devient la construction européenne ? Théoriquement, suite au vote irlandais, la ratification du traité, qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2009, devrait cesser et être renégocié puisque l'unanimité était requise pour son adoption. En pratique, on s'aperçoit que la ratification va bel et bien se poursuivre, ignorant complètement la prise de position de l'Irlande. Cependant, d'autres hypothèses (aberrantes selon moi) sont à l'étude.
 La première serait de faire revoter les irlandais. Eh oui, puisqu'ils n'ont "pas voté comme il le fallait", on va leur laisser une deuxième chance afin qu'ils rentrent dans les rangs.
La seconde est tout simplement de mettre l'Irlande à l'écart de l'UE en négociant son retrait des politiques européennes autre que le marché commun et l'union économique et monétaire (euro). Les irlandais seraient donc punis, sanctionnés d'avoir voté NON.
Une troisième possibilité est de continuer ainsi avec les traités existants (celui de Nice étant le dernier en date) mais cela semble impossible car il n'est pas prévu pour 27 pays.
Il parait inimaginable que les irlandais soient stigmatisés et sanctionnés d'avoir voté en leur âme et conscience car cela reviendrait à renier la démocratie. Il faudrait, je crois, revoir profondément le fonctionnement des institutions européennes ainsi que son rôle en respectant les particularités des peuples des pays membres. Il conviendrait également de recentrer l'Europe sur des coopérations entre pays dans des domaines tels que la recherche ou l'environnement plutôt que d'imposer aux populations des directives qui vont contre leurs souhaits et leurs attentes.

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