dimanche 1 juin 2008

Le mariage est annulé car elle n'était plus vierge

En juillet 2006, dans le Nord, un ingénieur français d'origine musulmane s'est marié avec une étudiante de même confession. Le problème est que la fiancée affirmait être chaste alors que ce n'était pas le cas. Le mari décida alors d'engager une procédure de nullité puisque, selon lui, "il ne pouvait bâtir une union solide sur un mensonge."
En avril dernier, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Lille a alors annulé ce mariage en se basant sur l'article 180 du Code civil qui stipule que "s'il y a eu erreur sur la personne, ou sur des qualités essentielles de la personne, l'autre époux peut demander la nullité du mariage".
Ce jugement a provoqué de vives réactions de la part de la classe politique dont, entre autres, Valérie Létard (secrétaire d'état au droit des femmes), Ségolène Royal ou encore Patrick Devedjian (secrétaire général de l'UMP).

Selon les considérations que l'on prend en compte, on peut considérer cette décision comme juste ou non.
Si l'on se place d'un point de vue purement juridique, le TGI a parfaitement appliqué la loi. En effet, dans cette affaire, le tribunal a estimé que la virginité était une qualité essentielle puisque les époux en avaient convenu ensemble auparavant.
Cependant, d'un point de vue moral et dans une société laïque et moderne telle que la France, il semble inconcevable qu'une telle décision ait été prise dans la mesure où cela est assez humiliant et rabaissant pour la jeune mariée. De plus, bien que l'on essaye d'écarter la religion de ce dossier, il est bien évident que la volonté de chasteté avant le mariage est liée à des croyances religieuses. Aussi, par cette décision, le tribunal s'immisce dans des pratiques dogmatiques qui dépassent le cadre de la loi.

Que l'on soit favorable ou non à l'absence de rapports sexuels avant le mariage, il convient pourtant de respecter les personnes ayant fait ce choix. Il ne faut toutefois pas que des comportements et des choix personnels interfèrent dans l'intérêt général et que ceux-ci soit conforment aux bonnes moeurs.
En outre, il faut savoir que cette recherche de virginité avant la noce peut parfois amener des jeunes filles à se faire opérer afin que l'on reconstruise leur hymen, car sans hymen, elles sont considérées comme non chaste (alors que l'hymen peut se déchirer en faisant du sport) donc non apte au mariage et attirent ainsi le déshonneur sur leur famille.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire