jeudi 8 mars 2012

Femmes en politique : faire-valoir ou hommes comme les autres ?

En ce 8 Mars 2012, journée internationale de la femme, je ne pouvais ne pas écrire sur ce sujet. Et puisque mon blog est à forte dominante politique, j'ai donc décidé de relier les deux thèmes en un seul article.
Quelques chiffres pour commencer : notre pays compte 107 députées (sur 577), 77 sénatrices (sur 343) et 8 ministres et secrétaires d'Etat (sur 33).
 
Chacun peut ainsi se rendre compte qu'il existe un grand décalage entre les belles paroles sur la parité à l'occasion des campagnes électorales et la réalité des faits. Je crois que cela pose alors la question de la place de la femme en politique. Présenté comme cela, on pourrait s'en amuser. De fait, s'interrogerait-on sur la place de l'homme ? Evidemment que non. Mais c'est justement pour cela qu'il faut s'y intéresser.
 
Depuis des années maintenant on nous rebat les oreilles avec le concept de parité. A priori, cela part d'un bon sentiment qui vise à donner davantage de place aux femmes. Pour autant, je considère, pour ma part, qu'il s'agit là d'une forme de discrimination positive qui conduit à des effets pervers dans la mesure où on choisira une femme, non pas pour ses qualités intrinsèques, mais pour son sexe. Or je crois, et je pense ne pas être le seul, qu'une femme ne se résume pas à un vagin.
 
Aujourd'hui donc, la gent féminine est appréhendée comme un argument de vente, un faire-valoir. Cela est vrai dans le commerce (publicités avec des mannequins, plantes vertes dans les salons automobiles ...) mais aussi en politique. Pour illustrer cela, je prendrais trois exemples, du plus évident au plus subtil.
Tout d'abord, le cas des ministres femmes de Silvio Berlusconi en Italie est flagrant. Effectivement, celles-ci ont été choisies uniquement pour leurs qualités esthétiques. L'expression "sois belle et tais toi" n'ayant jamais été autant d'actualité.
Ensuite, on peut remarquer une attitude similaire, certes dans une moindre mesure, de Nicolas Sarkozy dans son premier gouvernement avec les nominations de Rachida Dati et Rama Yade : femmes, jolies et issues des minorités. Le tiercé dans l'ordre en somme pour un beau coup politique.
Enfin, et c'est une "tradition ancestrale", il ne faut pas oublier la situation de toutes les suppléantes dans le cadre des élections uninominales. Car bien souvent ce sont des femmes qui endossent ce rôle pas toujours glorieux.
 
Mais alors cela signifie-t-il que les femmes ne peuvent exister en politique ? Clairement non. Et de nombreux exemple de par le monde viennent confirmer cela : Margaret Thatcher en Angleterre, Angela Merkel en Allemagne, Dilma Roussef au Brésil ... mais aussi Martine Aubry, Ségolène Royal, Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Pécresse et bien d'autres encore.
 
Ce qui est frappant chez les femmes politiques, même si la tendance commence à s'inverser, c'est leur côté masculin. En effet, il semblerait que pour exister ces femmes soient obligés, ou tout au moins se sentent obligées, de se comporter comme des hommes. Ainsi, pour se faire une place, celles-ci ont pris le parti d'adopter les mêmes comportements et les mêmes armes que leurs homologues masculins, quitte parfois à être dans la surenchère par rapport à ces derniers.
Aujourd'hui, il apparaît alors que la femme politique est devenue un homme comme les autres. Et je crois que cela est bien dommage tout à la fois pour elles, pour la politique et pour la société. Je ne peux donc que regretter ce phénomène et me réjouir de l'émergence d'une nouvelle génération qui tend à s'y opposer.
 
Je profite donc de cette journée de la femme pour réaffirmer que la femme n'est pas, et n'a pas à être, un homme comme les autres. Et ce en politique et dans tout autre domaine. Chacun doit donc contribuer à son échelle pour que les femmes trouvent leur place dans notre société en restant ce qu'elles sont, avec leurs forces et leurs faiblesses.

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