samedi 3 mars 2012

Herman Van Rompuy : un capitaine timoré pour un navire européen à ladérive


Herman Van Rompuy a été reconduit jeudi à la tête de l'Union européenne et va voir son champ d'action étendu à la zone euro. Lors d'un sommet à Bruxelles, l'ancien Premier ministre belge âgé de 64 ans a obtenu un nouveau mandat de deux ans et demi à la présidence du Conseil européen, le forum des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE. Il avait été nommé fin 2009 à ce poste créé par le traité de Lisbonne.
Herman Von Rompuy va hériter en fait d'une double casquette puisqu'il sera aussi chargé de présider les sommets dorénavant réguliers des dirigeants des seuls 17 Etats de la zone euro, incarnation de son "gouvernement économique".
Source : Libération.fr
 
Dans la plus grande discrétion voire même le plus grand secret, Herman Van Rompuy a donc été reconduit dans ses fonctions pour deux ans et demi supplémentaires. Mieux (ou pire, c'est selon) celui-ci s'est vu accorder une promotion dans la mesure où il sera dorénavant en charge de la présidence des sommets de la zone euro.
 
Comme l'indique parfaitement l'article de Libération, le président du conseil européen est un parfait inconnu issu de la pure technocratie européenne. Bien que je ne remette à aucun moment en cause les compétences de cet homme, il faut bien reconnaître que le charisme et l'art oratoire ne sont pas ses principales qualités. Bien au contraire. D'ailleurs, Nigel Farage, eurodéputé anglais, l'avait traité de serpillère humide lors d'une de ses interventions au Parlement européen.
 
Il apparaît donc clairement qu'Herman Van Rompuy n'a pas la carrure pour incarner à lui seul l'Union Européenne. Mais en réalité n'est-ce pas grâce à cela qu'il a été choisi ? L'ancien premier ministre Belge n'est-il pas en fait un homme de paille, une marionnette entre les mains du couple franco-allemand ?
 
Indéniablement, la France et l'Allemagne, enfin surtout cette dernière, sont aujourd'hui les leaders de l'UE. Pour preuve, les récents traités ont été élaborés par ces deux pays laissant, malgré les apparences, les autres nations en marge. Aussi, la mise en place d'un président du conseil européen plus flamboyant, plus robuste se serait traduit par une perte d'influence des chefs d'Etats européens.
 
Mais au-delà de la problématique des personnes, je crois que la question de l'existence même du poste doit être posée. A l'heure actuelle, la direction de l'UE est à la fois multiple et bancale ce qui nuit à l'efficacité. De fait, nous avons une commission avec son président José Manuel Barroso et un conseil européen dirigé par Herman Van Rompuy qui coexistent en parallèle des chefs d'Etat et de gouvernements, sans compter le Parlement. Bref, cela fait un paquet de décideurs, chacun avec leur propre ego.
 
Je crois donc que l'on peut légitimement s'interroger sur l'actuelle gouvernance européenne qui essaye de conjuguer fédéralisme avec la Commission et europe des nations par le biais du conseil européen. A mon sens cette organisation, adoptée pour ménager la chèvre et le chou,  est mauvaise car elle revient à entraver le fonctionnement des institutions européennes. Sans parler de son caractère démocratique plus qu'inexistant.
 
Voila pourquoi il me semble nécessaire de trancher entre deux visions opposées de l'europe. Entité fédérale d'un côté contre coopération des nations de l'autre. Et c'est de ce choix que devra naître une nouvelle structuration des organes européens afin que l'Union Européenne redevienne ce qu'elle n'aurait jamais du cesser d'être, c'est-à-dire un lieu de paix, de démocratie, de solidarité et de prospérité.

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