lundi 5 mars 2012

Les élections peuvent-elles changer la société ?


Aujourd'hui, alors que je me rendais sur le campus grenoblois, je suis tombé sur une affiche invitant à participer à un débat organisé par le NPA sur le thème " les élections peuvent-elles changer la société ?".
 
Ma première réaction fut de répondre par l'affirmative puisque cela me semblait être tout à fait logique. Or, après réflexion, je crois que la réponse n'est en fait pas si évidente. Voila pourquoi il m'a semblé intéressant d'y consacrer un article.
 
Comme je l'indiquais plus haut, le oui fut mon premier réflexe. En effet, en tant que démocrate convaincu, je crois que le bulletin de vote est un des meilleurs moyens d'expression de la souveraineté populaire. N'est-ce pas par ce biais que nos dirigeants, œuvrant à l'intérêt général de la société, sont élus ? Ainsi, il est donc possible de donner un cap différent à notre pays via les urnes. Rappelons-nous notamment de François Mitterrand qui voulait "changer la vie" en 1981.
 
Pour autant, je ne suis pas naïf. Et je sais bien que les promesses n'engagent que ceux qui les croient. On peut d'ailleurs constater que malgré l'alternance les politiques menées n'ont changées qu'à la marge. Il serait donc illusoire que 2012, malgré le slogan de certains, en soit autrement.
 
Mais la France n'est pas le seul pays où les élections ne permettent pas de changer réellement la société. Je pense notamment à la Russie où le grand démocrate Vladimir Poutine a été, de manière surprenante et inattendue, réélu président dès le premier tour. Et on pourrait citer bien d'autres exemples en Afrique (Sénégal) mais aussi en Europe (Grèce, Italie, Espagne ...).
 
Vu sous cet angle, la situation paraît bien sombre. On pourrait alors s'interroger sur l'utilité du vote puisque celui-ci semble inefficace pour changer les choses. Personnellement, je crois qu'un tel raisonnement est erroné dans la mesure où il est grandement biaisé. En effet, celui-ci conduit à jeter l'anathème sur un régime alors même qu'il est, comme le disait Churchill, le pire à l'exception de tous les autres.
 
Je crois qu'il serait dangereux de jeter le bébé avec l'eau du bain. A mon sens, ce n'est pas notre système démocratique qui est en cause mais au contraire les acteurs principaux de ce système, à savoir les électeurs et les élus.
 
Commençons par les élus, c'est-à-dire nos dirigeants. A chaque nouveau scrutin, on prend les mêmes et on recommence. Malgré les promesses, qui ne durent que le temps de la campagne, les politiques menées se suivent et se ressemblent alors même que les partis au pouvoir sont censés être différents. Mais cet état de fait est-il la conséquence de l'élection ? Evidemment non. La responsabilité est celle des principaux partis qui se moquent éperdument de nous par des oppositions de façade et des postures.
 
Mais si la classe politique est fautive dans cette histoire, je crois que les électeurs ne doivent pas pour autant être dédouanés. En effet, ce sont bien les gens qui votent, ou pas d'ailleurs, et qui portent donc au pouvoir ces individus. Il est donc trop facile de blâmer les politiques sans se remettre en question soi-même. Ainsi, il me semble effarant d'entendre les gens se plaindre que les choses ne changent pas alors que ceux-ci élisent des personnes qui sont aux affaires depuis des décennies. Comment peut-on vouloir le changement et voter dans le même temps pour le PS ou l'UMP, pour François Hollande ou Nicolas Sarkozy ? Un peu de cohérence ne ferait pas de mal, je crois.
 
Au final, j'en arrive à la conclusion que les élections recèlent en elles la possibilité de changer la société. Nous l'avons bien vu par le passé, même s'il est vrai que notre pays s'inscrit dans une tradition révolutionnaire. Mais pour que les choses changent vraiment, cela suppose une évolution préalable des mentalités visant à sortir de la pensée unique. Et ce n'est qu'à partir de ce moment là que cette volonté d'évolution pourra se traduire dans les urnes afin de donner un nouveau cap à notre pays.

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