dimanche 5 octobre 2008

Réunion du G4, les prémices d'une réaction européenne ?

Je souhaitais écrire un article sur la réunion du G4 qui s'est tenu hier mais je suis tombé sur un article qui résume bien ma pensée. Je me permets donc de le publier ici.

La réunion du G4 Européen hier à Paris était une initiative bienvenue de Nicolas Sarkozy. L’ampleur de la crise financière et économique nécessite en effet une concertation et des initiatives continentales. Malheureusement, les conclusions concrètes du sommet sont limitées.
Nicolas Sarkozy a eu raison de proposer une telle réunion aux trois autres principales puissances économiques de l’Union. Le creusement de la crise depuis trois semaines menace de plus en plus les économies européennes, qui sont sans doute déjà en récession. À dire vrai, les déclarations issues de ce sommet vont dans le bon sens. Les quatre ont annoncé qu’ils viendront au secours des établissements financiers, mais en privilégiant les réponses nationales (une demande de l’Allemagne), même si cela sera fait de « manière coordonnée ». Les dirigeants européens ont également annoncé vouloir préserver l’épargne des ménages et mieux réguler le monde financier par une révision des règles comptables. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont également demandé davantage de « flexibilité » dans l’application du Pacte de Stabilité en raison « des circonstances exceptionnelles ».
Même si ce dernier point représente une petite victoire pour la France, il faut noter qu’il ne s’agit que d’une demande, que Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroup, s’est rapidement chargé de contester en annonçant que le Pacte devait être appliqué « dans son intégralité ». Bref, si la direction donnée par ce sommet (dénonciation des excès de la finance, volonté de sanctionner les abus, interventionnisme étatique pour éviter l’effondrement du système) est bonne, les annonces concrètes restent très limitées. On peut espérer que le prochain sommet Européen permettra au continent de présenter des réponses plus concrètes à la crise, même si l’absence d’un accord détaillé à 4 préjuge mal des conclusions à 27…
Mais le plus incroyable était tout de même l’absence complète de débat public sur la politique monétaire de l’Union lors de ce sommet. Jean-Claude Trichet était présent à la réunion de samedi, mais les débats probables sur les taux d’intérêts n’ont pas dépassé le cadre feutré des bureaux de l’Elysée. Il n’est pas concevable pour la BCE qu’un débat public existe avec les chefs de l’Etat. C’est bien Jean-Claude Trichet qui décide sur le sujet, et les taux ne devraient commencer à baisser que le mois prochain, plus de 15 mois après le début de la baisse des taux aux Etats-Unis. En outre, on imagine bien que le rythme de la baisse n’aura rien à voir avec celui de la Fed.
Si l’euro baisse fortement depuis quelques semaines, c’est parce que les investisseurs anticipent une sortie de la crise très lente et tardive pour l’Europe alors que les Etats-Unis pourraient commencer à rebondir dès l’an prochain. Un signe de méfiance qui illustre bien les carences de la politique européenne.

Source : http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/

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