samedi 11 octobre 2008

Une annonce qui renforce l'incompréhension

«Pourquoi ne pas réfléchir au lancement d’un grand emprunt d’Etat, pour être en mesure de donner au secteur bancaire les moyens de financer notre économie ?» propose le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer dans une interview aux Echos du 10 octobre.
«Pourquoi ne pas réfléchir aussi à une amnistie fiscale pour nos compatriotes qui accepteraient de rapatrier leurs capitaux, sous condition bien sûr de souscrire à cet emprunt d’Etat ? (...) S’agissant de l’amnistie, je pense à nos compatriotes, pas aux dirigeants qui ont pu être défaillants.» Et d'ajouter : «C’est une idée personnelle mais je me suis aperçu qu’elle pouvait être partagée.»
Source : libération.fr


Lorsque j'ai lu ces propositions, je suis resté surpris et me suis demandé si le président de l'Assemblée nationale était au courant de la situation dans notre pays.
En effet, celui-ci propose le lancement d'un nouvel emprunt or la France est endettée à hauteur de 1200 milliards d'euros et va payer 46 milliards d'euros d'intérêts pour 2009. Un nouvel emprunt creuserait donc encore plus notre dette et notre déficit avec une utilité incertaine. Je ne crois donc pas que le jeu en vaille la chandelle.


Concernant l'amnistie fiscale, j'adhère complètement aux propos de Martin Hirsch : « Mon point de vue, ce n'est pas d'aider ceux qui ont quitté le navire en s'en mettant plein les poches. C'est ceux qui sont dans la cale en ayant des difficultés ». Je trouve anormal que l'on exonère d'impôts, car c'est de cela qu'il s'agit, les capitaux importants que certains de nos "compatriotes" rapatrieraient après leur avoir fait fuir le pays. Cela serait injuste vis à vis de tous ceux qui payent leurs impôts, impôts qui permettent, je le rappelle, une redistribution des ressources.

Je trouve donc que Bernard Accoyer aurait mieux fait de se taire car des déclarations de ce genre ne font que renforcer le fossé qui existe entre la classe politique et une (grande) partie des français. De fait, ces propos accentuent le sentiment d'injustice et d'inégalité ressenti en France mais également l'idée que nos dirigeants sont impuissants face aux problèmes que nous rencontrons.

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